L’Abbé Denis Owona dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune indique que l’église catholique préfère prendre un temps de recul. Retrouvez ci-dessous l’intégralité de cet entretien avec notre confrère.
Qu’est-ce qui se passe vraiment à Nden depuis plus de dix jours déjà ?
«Nous vivons quelque chose de particulier depuis mardi de la semaine dernière [l’interview a eu lieu vendredi, 28 juin. Ndlr], une dame résidant ici avec son fils et l’infirmière-chef de cet hôpital ont observé dans le ciel un signe étrange. Elles ont observé un phénomène de pleine lune en matinée avec du soleil.
Les deux grands luminaires se retrouvent dans le ciel en même temps. Depuis ce mardi-là, ce sont des enfants qui commencent à observer une silhouette dans le ciel. La silhouette s’est refermée. Mercredi, le phénomène va se reproduire à nouveau. Et ce n’est que jeudi que je suis saisi par téléphone pour venir observer aussi. Étant absent, je demande à mon secrétaire paroissial de venir voir. Il me décrit qu’il a vu, dans le ciel, la Vierge Marie. Il dit qu’elle était vêtue de blanc avec une cape bleue et une ceinture en or. Il est pris de frayeur, il va se sentir indisposé à la vue de ce grand signe.
Arrivé personnellement vendredi, je vais observer la même chose. Pas la silhouette de la Vierge, mais ce phénomène de pleine lune et de soleil. Vraiment, c’est quelque chose d’extraordinaire avec les variations de couleurs. Dans le langage technique de l’Église, nous appelons cela « la danse du soleil ». On a l’impression que le soleil est en train de danser, que le ciel s’ouvre de façon extraordinaire. C’est quelque chose de formidable que nous observons ici depuis dix jours déjà. Il est vrai que plus le temps passe, plus l’intensité du phénomène est en train de diminuer».
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A partir de quel signe l’Église peut-elle soutenir qu’il s’agit là d’un fait divin ?
«Le phénomène est extraordinaire, c’est quelque chose d’éblouissant, quelque chose qui bouscule au fond de soi. J’ai pour cela pris plus d’une semaine d’observations pour en parler à la hiérarchie et inviter l’évêque pour qu’il vienne, lui aussi, observer le phénomène. Ensuite, il y a la ferveur des chrétiens qui se lèvent et, affluent en ces lieux. Et vous voyez des personnes exprimant une certaine dévotion. Tous ceux qui arrivent s’accordent à dire que le phénomène relève de l’extraordinaire.
L’Église, en ce qui la concerne, garde toujours une certaine prudence, prend toujours un certain temps de discernement dans le but d’observer. Car, s’il s’agit d’une apparition, on peut se fier à ce que racontent ceux qui ont vu. Mais, après l’Église va prendre le temps pour attendre un message, le message lié à cette apparition. Et puis, les miracles et les autres signes qui pourront se produire, en dehors du phénomène dans le ciel. C’est pour cette raison que l’évêque m’a demandé de commencer à célébrer les messes pour les fidèles.
Car, s’il s’agit de la Vierge, elle ne peut que nous conduire à son fils, Jésus Christ. Et le seul véritable moment que nous pouvons rencontrer le Christ, c’est dans l’eucharistie. Nous essayons d’encadrer les chrétiens pour éviter toute déviation. Il est question d’être présent dès le début pour encadrer la foi des fidèles qui arrivent nombreux».
Que va-t-il se passer maintenant ? Va-t-on également construire un sanctuaire ici pour justement mieux encadrer tous ceux qui viennent prier ?
«Cela relève directement du pouvoir discrétionnaire de l’évêque de Sangmelima. En ce qui concerne le curé, je reste dans la ligne et la logique qu’il m’a prescrites. Autrement dit, il est question d’essayer d’animer cette foi des fidèles, la recadrer à travers des célébrations eucharistiques.
Et aujourd’hui, nous allons commencer avec l’accompagnement qui consiste à écouter les gens qui viennent, pourquoi viennent-ils…Nous allons nous limiter à cela. Le reste appartient à d’ordinaire des lieux qui peut où non décider de construire un sanctuaire. Dieu soit loué ! Un sanctuaire martial, quoi de plus normal pour la dévotion mariale des fidèles.
On peut en créer et ce site, en lui-même, s’y prête déjà. Il y’a déjà une belle chapelle ici…la question est de mieux organiser l’accueil et le suivi des dévots de la Sainte Vierge. Dans le diocèse, nous avons déjà un sanctuaire dédié au sacré cœur de Jésus. Il n’y a pas eu apparition, mais les fidèles viennent s’y recueillir».