Du rififi à l’Eglise évangélique du Cameroun

EGLISE EVANGELIQUE DU CAMEROUN EEC.jpeg Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Wed, 28 Oct 2015 Source: cameroon-tribune.cm

Simon n’avait jamais su qu’un jour, son église allait « exploser ». « Bon, on ne peut pas dire que c’est la guerre, avance-t-il avec précaution. Mais, rien ne va vraiment plus. Dimanche dernier, il n’y a même pas eu de messe ».

Comme de nombreux fidèles de la paroisse du Centenaire de l’Eglise évangélique du Cameroun (EEC) située en plein coeur du quartier Akwa à Douala, le jeune homme a trouvé les portes fermées, ainsi qu’une foule en colère. « J’ai vu des gens fâchés qui parlaient au même moment, raconte-t-il. Certains disaient qu’ils ne voulaient pas que le pasteur s’en aille. Je ne comprenais rien ».

Simon est arrivé dimanche 25 octobre vers 10 h 20 min. Il pensait alors que les fidèles de l’église du Centenaire, activité en langue Douala qui commencent le culte à 9 h, étaient sortis pour céder la place à ceux de l’activité française comme lui. Ce n’était pas le cas.

« Nous commençons notre culte immédiatement après ceux en langue Douala, à 10 h 30 min. L’église étant fermée, il n’y a pas eu culte hier à l’église. Même les policiers n’ont pas pu ouvrir les portes de l’église mère », déplore une fidèle, en se frappant les deux mains, l’air encore étonnée. Que s’est-il donc réellement passé ? Pourquoi les fidèles de l’église du Centenaire en langue Douala ont-ils fermé les portes de la paroisse ?

Les réponses sont divergentes, selon le camp où l’on se trouve Camer.be. Chez les « dissidents », considérés comme les fauteurs de trouble après la fermeture Camer.be., on exige le départ du pasteur Pierre Makon Ma Ngue, président de l’Eec, région synodale du Wouri-Centre, responsable selon eux de la situation actuelle et surtout, le maintien de leur pasteur en poste.

En effet, d’après une décision datée du 15 octobre 2015 et signée du Révérend Issac Batome Henga, président général de l’Eec, le pasteur Bile Lobe, précédemment en service dans la paroisse de Bonaleke- Bonadibong (centenaire) est affecté à la paroisse de Njo-Njo en remplacement du pasteur Djene Bruno. Décision mal accueillie par les fidèles. «Dans ce changement, comme l’a dit le pasteur de région Pierre Makon, il y a des effets collatéraux.

Donc nous aussi nous sommes atteints car, notre pasteur doit partir », s’est plaint Ndoumbe, sur les ondes de la radio Equinoxe. Comme ce responsable paroissial, des « dissidents » assurent qu’il est donc « hors de question », que leur pasteur s’en aille. « C’est pour matérialiser cela que nous avons décrété dimanche, journée église morte », poursuit Ndoumbe tout en précisant qu’ils ont averti la direction, vendredi 23 octobre, de leur initiative.

millions de Francs Cfa distraits ?

A la direction générale de l’Eglise évangélique du Cameroun sis à Akwa et à quelques mètres de la paroisse du Centenaire, les responsables accusent les « dissidents » d’instrumentaliser les fidèles.

« Ce sont quelques anciens désoeuvrés, retraités, qui veulent s’accaparer d’un certain bien. Ils vont monter de vieilles mamans qui aiment Dieu, s’insurge Pierre Makon Ma Ngue. Cela fait près d’un an que les deux pasteurs (Bruno Djene et Ebenye Esther) de Njo-Njo ne parviennent plus à cohabiter. Nous avons jugé opportun de les affecter ailleurs ». Sauf que, les fidèles de cette paroisse, divisés en deux camps, se sont insurgés contre cette décision.

« L’église est libre d’envoyer ses pasteurs n’importe où pour servir Dieu. Mais, pour la sérénité de l’église, nous sommes revenus sur notre décision (le 24 octobre, ndlr Camer.be.), le temps de trouver une solution », avoue le révérend Jean-Samuel Hendje Toya. Cependant, le secrétaire général de l’Eec ne comprend pas pourquoi malgré cette « décision d’apaisement », les dissidents ont continué à manifester.

« Ces meneurs qui sèment ces troubles ont un but caché», assure Salomon Njanseb, directeur national du département jeunesse de l’Eec. « Il y a des problèmes au sein de notre église. En dehors de l’histoire des pasteurs affectés, on accuse certains d’avoir détourné huit millions de Francs Cfa de l’école primaire et bilingue La Samaritaine gérée par la paroisse de Njo-Njo », confie une fidèle.

Pierre Makon Ma Ngue, président de l’Eec, région synodale du Wouri-Centre et principal accusé dans cette affaire, le jure : « j’ai été pasteur à la paroisse de Njo- Njo pendant neuf ans. Je n’ai jamais volé de l’argent.

A l’époque, je n’étais que pasteur et pour décaisser de l’argent, il fallait deux signatures : la mienne et celui du directeur de l’école ». Avec tous ces problèmes qui ternissent l’image de cette église aux 3,5 millions de fidèles, les responsables comptent sur la volonté de Dieu pour restaurer la paix.

Source: cameroon-tribune.cm