Il fallait être là de bonne heure pour accéder à l’intérieur du Centre du Serviteur des deux Saintes mosquées de Yaoundé, plus connu sous l’appellation de Complexe islamique de Tsinga.
70 jours après la fête du Ramadan, les fidèles musulmans dans leurs plus belles tenues, ont honoré jeudi, le grand rendez-vous de la prière marquant la commémoration de la fête du Sacrifice. L’intérieur de la mosquée s’est avéré étroit pour accueillir tous les fidèles.
Mais avant tout, il fallait passer aux détecteurs de métaux. Lorsque le ton de la prière est donné à 8h par l’imam Bouba Goy Goy, l’un des prédicateurs du Complexe islamique de Tsinga, tous les fidèles musulmans peuvent chacun confier son intention.
Ce jour de sacrifice étant une occasion de faire entrer la joie et le partage dans la famille et avec les voisins, l’imam Bouba Goy Goy en a profité pour mettre en garde tous ceux qui tuent leurs prochains. Selon le prédicateur, l’homme ne peut pas être honoré jusqu’à ce qu’il prenne tous ses droits. Ainsi tuer une âme, c’est le plus grand des crimes que la victime soit croyante ou non.
« Allah, l’exalté, a dit que quiconque tuerait une personne non-coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution sera l’enfer ». L’Islam étant la religion de la sécurité et de la paix, elle combat l’injustice et la rébellion, honore l’être humain, et appelle à la méditation.
C’est pourquoi, le prédicateur du jour a exhorté les serviteurs d’Allah à être miséricordieux, compatissants et indulgents les uns à l’égard des autres. La fête de la Tabaski a été scellée par l’immolation d’un imposant mouton, symbole du sacrifice. C’était en présence de plusieurs personnalités.
Autre lieu, autre décor, même cérémonie : l’esplanade du stade Omnisports. Les fidèles musulmans habitant les quartiers environnants y ont sacrifié au rituel de la prière circonstancielle sous la conduite de l’imam principal de la Mosquée d’Essos, El Hadj Halidou Ibrahim. Paix et unité sont revenues plusieurs fois dans le sermon de l’Imam. En souvenir du geste d’Abraham.
« Il faut que nos dirigeants travaillent main dans la main pour nous, le peuple, nous leur emboîtons le pas », a-t-il exhorté. Avant d’inviter les uns et les autres à la modération en toutes choses. « Ce n’est pas en ce jour qu’on doit désobéir à Allah. Il ne faut pas en profiter pour s’exposer à des beuveries et autres attitudes qui n’honorent pas. C’est un jour d’adoration », a-t-il martelé.
D’autres fidèles ont honoré le rendez-vous à l’esplanade du palais polyvalent des Sports, sous l’égide de l’imam de la seconde mosquée centrale, El Hadj Nji Nkoupit Mefire Ali Sin qui a rappelé l’importance de la paix et de l’unité dans le progrès d’une nation. Il a, par ailleurs, invité les musulmans à condamner les exactions de la secte Boko Haram dans notre pays.