Célébrités du Cameroun

Politique

Abel Eyinga

Homme politique

Abel Eyinga1
Date de Naissance:
1933-07-13
Lieu de Naissance:
Ondondo

Abel Eyinga, né le 13 juillet 1933 à Ondondo et mort le 16 janvier 2014 à Ebolowa, est un homme politique camerounais. Il a fait des études de droit au quartier latin à Paris de 1954 à 1962, jusqu’à son doctorat.

Alors qu'il commence à s’intéresser aux questions politiques, l'administration française au Cameroun exerce des pressions sur sa famille pour l'en dissuader. Son père lui écrit, sur ordre de Louis-Paul Aujoulat, de « ne pas participer à des choses qui peuvent te nuire là-bas [à Paris] et peut-être à nous aussi [au Cameroun] ».

Homme raffiné, plusieurs fois compagnon de femmes issues de la bourgeoisie française, Abel Eyinga était un vif d’esprit, pratiquant une langue châtiée avec un fort accent boulou. Il adorait ses origines sudistes et son terroir, ce qui n’altérait en rien son rêve d’une véritable nation camerounaise. C’était bouleversant de commercer avec cet homme qui avait été choisi dans les années 1950, avec quelques autres, par le fameux Dr Aujoulat, pour faire partie de l’élite dirigeante de son pays, et qui s’était élevé à la grâce du patriotisme au point de sacrifier sa propre carrière et même d’une certaine façon sa vie. Dès que cela avait été rendu possible, il était retourné vivre parmi les siens dans son sud natal. Là-bas, il ne manifestait aucun ressentiment à l’égard des nouveaux riches du régime qu’il avait pourtant régulièrement reçu à sa table au Plessis-Robinson, dans les Hauts-de-Seine où il résidait en France, convaincu que la violence et la vulgarité ne sont jamais que des triomphes provisoires et le lot des médiocres.

Comblé par l’affection et la reconnaissance de ses proches au village, qui voyaient en lui un enfant prodige, un oncle, un rassembleur de la famille, le docteur Eyinga était également perçu par les dignitaires du parti au pouvoir dans le Sud, comme un frère qui s’oppose au président dans son fief.

Avec Jean-Michel Tekam, il fonda le Cercle Culturel Camerounais, où se retrouvent de jeunes diplômés mécontents de l'état des choses existants.Il démissionna pour s'en aller travailler à l'ONU, au secrétariat de Diallo Telli, représentant permanent de la Guinée.

En 1970, il fit circuler un programme au Cameroun pour se présenter contre Ahidjo; sa candidature est refusée mais il est condamné, par contumace, à cinq ans de prison. De plus, il sera expulsé de France et ira enseigner à la faculté d'Alger; il utilisera un sauf-conduit algérien, son passeport camerounais ayant été annulé. Il sera également journaliste pour plusieurs revues. En 1991, il retrouve un passeport, et vivra entre Paris et Ebolowa où, en 1996 et 2001, il présenta une liste aux élections municipales. Atteint de polyarthrite rhumatoïde, il meurt le 16 janvier 2014 à Ebolowa.