Anicet Ekane, né le 17 avril 1951 à Douala (hôpital Laquintinie), est un homme politique camerounais. Il dirige le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM).

Petit enfant très choyé par sa famille, Georges Anicet Ekane fait tout son cycle primaire à l’école principale d’Akwa devenu école publique d’Akwa. Il garde encore le souvenir de cette période où il fait la connaissance de certains de ses amis, qui le sont encore aujourd’hui. Après l’obtention de son CEPE (Certificat d’Etudes Primaires et Elémentaire), il rentre au Collège Liberman en classe de 6ème. Il termine son cycle secondaire au Lycée Joss où il obtient son probatoire, puis au Collège Alfred Saker, et au Collège Saint Pierre de Lille où il obtient son Bac D.

Entre temps, il s’est envolé pour la France ou il va entamer ses études supérieures. Diplômé en économie de l’université de Lille 1 et de l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises (ESCAE) de Lille, Georges Anicet Ekane rentre au Cameroun le 21 Avril 1983 quelques jours après son 32ème anniversaire. Dès qu’il débarque à Lille en France, le 21 Septembre 1971, il est immédiatement immergé dans le sillage de l’UNEK (Union National des Etudiants Kamerunais), syndicat très actif dans la communauté camerounaise du Nord de la France. On peut dire sans aucun doute que c’est le début de la carrière de militant politique de Georges Anicet Ekane.

Un évènement fortuit qui s’est avéré heureux par la suite, venait de marquer à jamais la vie de Georges. En effet, élève en terminale au Collège Alfred Saker, il avait assisté le 15 Janvier 1971 à Bafoussam sur la place public à l’exécution par fusillade d’Ernest Ouandié, dirigeant historique de l’UPC. Ce jour-là, Georges Anicet Ekane se trouvait à Bafoussam ; l’équipe de football du Collège Alfred Saker dont il faisait partie, était venu discuter un match de football contre celle du Lycée de Bafoussam. Il va donc assister médusé à l’assassinat d’Ernest Ouandié, il sera marqué à jamais ; et Ouandié Ernest comme il le dit lui-même souvent, à donner un sens à sa vie.

En 1973, il adhère à l’UPC, qu’il ne quittera qu’en 1995 pour créer le MANIDEM (Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie) avec d’autres cadres upécistes. Quand il rentre au Cameroun en 1983, après l’arrivée de Paul Biya au pouvoir, c’est comme militant clandestin chargé de développer et d’animer les structures clandestines du parti à l’intérieur. C’est dans le cadre de cette activité politique clandestine mais intense et sous la direction de l’UPC à l’intérieur, qu’il encadre le groupe de démocrates patriotes autour de Me Yondo Black à la fin de l’année 1989.

Arrêté avec les membres de ce groupe le 19 Février 1990, Georges Anicet Ekane est traduit devant le tribunal militaire de Yaoundé et condamné le mois d’Avril 1990. Il écope de :

*Quatre (4) ans de prison fermes ;

*vingt (20) millions d’amende ;

*l’obligation de payer les frais de tout le procès ;

*déchéance des droits civiques.

Pendant les six (6) mois de sa détention effective, il séjournera, respectivement : A la brigade mixte mobile (BMM) du Cener (police politique) ;

*BMM de Yaoundé ;

*Prison productive de Batouri ;

*Prison productive de Yokadouma ;

*Prison d’Edéa.

Il sera libéré après la grâce présidentielle, le 14 Août 1990. Aussitôt sorti de prison, Georges Anicet Ekane reprend de plus belle ses activités au sein de l’UPC. Il est élu au congrès de l’UPC de Décembre 1991 à Bamoungoum (Bafoussam) secrétaire national à la coordination et porte-parole de l’UPC-MANIDEM. Il est l’un des fondateurs, avec son parti UPC-MANIDEM de la coordination nationale des partis politiques de l’opposition.

Initiateur des cartons rouges, animateur influent des villes mortes, puis animateur de la campagne présidentielle de l’union pour le changement en Octobre 1992, Georges Anicet Ekane a été de tous les combats de l’opposition camerounaise depuis l’avènement du multipartisme en 1990. La création le 3 mars 1991 du MANIDEM avec d’autres cadres de l’UPC, lui donne une plus grande efficacité dans le champ politico-social, il est difficile d’oublier les campagnes du MANIDEM, avec d’autres associations de la société civile, contre :

*le tribalisme ;

*la prime fixe et les délestages d’Aes-Sonel ;

*le commandement opérationnel dans « l’affaire des neuf (9) disparus » de Bépanda

*la vie chère ;

*la corruption dans les hôpitaux ;

*la recolonisation de l’Afrique par la France ;

*la défense des intérêts des étudiants…

Président du MANIDEM depuis sa création, Georges Anicet Ekane démissionne de la direction de ce parti en Novembre 2009 et devient conseillé politique au bureau politique du MANIDEM. Il a été investi par son parti comme candidat à l’élection présidentielle de 2011. Il a été également le candidat du MANIDEM à l’élection présidentielle d’Octobre 2004. Cet attendrissant père de famille de (4) enfants partage ses loisirs entre le sport, la musique et la lecture.

Passionné de football, Georges Anicet Ekane est ceinture noir d’aïkido 2ème dan. Son expression favorite : « la politique c‘est comme un vélo, il faut tout le temps pédaler sinon on tombe »