Née à Metet dans le département du Nyong et So’o le 2 avril 1961, Anne Bella Nkoto aura été la première femme au Cameroun, à assurer les commandes d’une légion de gendarmerie. Elle est originaire d’Evindi Si par Nkpwang à Sangmelima. En plus de sa licence en droit qui a conditionné son entrée à l’école militaire interarmes (Emia), de Yaoundé, la doctorante en stratégie, sécurité, défense et gestion des conflits, est la première femme en Afrique centrale diplômée de l’école supérieure internationale de guerre de Simbock à Yaoundé depuis 2009.
Son parcours a également été émaillé de nombreux stages techniques qui ont alourdi son escarcelle de parchemins professionnels. On peut citer entre autres le brevet de parachutiste, le diplôme de l’Ecole d’application de gendarmerie de Yaoundé, diplôme du cours international de Melun en France (la plus grande école de gendarmerie au monde), diplôme d’état-major de l’école de guerre…
Ce sont tous ces diplômes ajoutés à son cursus académique qui ont milité en faveur de son brillant parcours professionnel. Même si pour cette lauréate de la promotion «Ouverture et démocratie», de l’Emia qu’elle intègre en 1990, c’est son tempérament de battante qui l’a orientée vers le métier des armes. «J’étais une grande sportive et l’une des meilleures handballeuses du lycée. C’est surtout la discipline qui règne dans l’armée qui m’a le plus intéressée», tranche-t-elle.
Depuis sa sortie de l’école, Anne Bella Nkoto, a tour à tour occupé les fonctions de chef de bureau du personnel et de la chancellerie de la légion de gendarmerie du Nord-Ouest à Bamenda, chef de bureau des stages au Secrétariat d’état à la défense, chef de bureau de la coopération au Ministère de la défense (Mindef), entre autres. Son passage à Melun en France où elle aura été la deuxième africaine à décrocher un diplôme à la prestigieuse école de gendarmerie, a davantage confirmé sa notoriété. C’est ainsi qu’elle est nommée commandant de compagnie de l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen, où elle passe pratiquement 9 ans, avant d’être promue chargée d’études au bureau des essences des armées et de la gendarmerie. Après l’école de guerre, elle est nommée adjoint au commandant de gendarmerie au centre opérationnel interarmées, puis directeur adjoint du budget et des équipements au Mindef, poste qu’elle occupait avant sa nomination comme Colégion du Sud.
Belle Nkoto fait partie des bénéficiaires des textes du chef de l’Etat qui selon le ministre de la Défense Edgard Alain Mebe Ngo’o, «marquent une option résolument prise en faveur d’une responsabilisation plus accrue des femmes». Au-delà de ses missions professionnelles, le Colégion en tant que pionnière, dira le Mindef lors de son installation : « à la responsabilité qui incombe aux pionniers, la vôtre est de frayer le chemin que devront emprunter les autres femmes».
Loin d’être un handicap, son statut de femme est plutôt pour la patronne de la légion de gendarmerie du Sud, un atout qu’il va falloir capitaliser. Ce d’autant plus qu’elle jouit des mêmes compétences et aptitudes que ses camarades de sexe masculin, comme l’a relevé le Mindef. «A travers ma nomination, la Nation a reconnu que les femmes ont des capacités. Le message que j’envoie aux femmes est que le temps du doute, des jérémiades et des hésitations est passé. Les portes nous sont ouvertes. On n’a plus à les défoncer comme avant. A nous maintenant de saisir la balle au bond par notre travail, notre façon d’être afin que nous nous associons à tous pour l’émergence du Cameroun», interpelle-t-elle.