Axelle Jah Njiké née en 1972 au Cameroun est un auteur féministe franco-camerounaise & podcasteuse. Elle est arrivée en France à l'âge de 6 ans et est à l’origine d’un blog qu’elle a créé en 2015 ‘’Parlons plaisir féminin’’ puis en 2018 elle met sur pied le podcast ‘’Me My Sexe and I’’ qui traitent de la sexualité, du vécu et de l'intimité de femmes noires.
Camerounaise d’origine, installée à Paris depuis l’enfance, Axelle Jah Njiké n’est pas là où l’on attend une femme et encore moins une femme noire. Depuis 2015, elle blogue sur la sexualité féminine, ou plus exactement sur le plaisir féminin en alimentant sa plateforme de chroniques, fragments littéraires, revues de presse… Alors qu’elle n’est qu’une fillette, cette boulimique de littérature dévore l’espace jeunesse de sa bibliothèque de quartier, puis les rangées littéraires réservées aux adultes.
Axelle Jah Njiké est l’une des rares auteures noires à s’emparer des questions de sexualité féminine sur la toile. « Nous, les Noirs, sommes circonscrits aux questions liées à la discrimination et au racisme. On n’existe pas en dehors de cela et on refuse d’aller sur les autres sujets comme la parentalité, le couple et le sexe », observe-t-elle.
Héritière du courant féministe des années 70 impulsé par le mouvement de libération des femmes (MLF) en France, elle refuse même si elle partage les idées, de s’enfermer dans une pensée théorique. C’est dans l’expérience, l’observation empirique, que celle qui a quitté l’école à 17 ans, puise sa réflexion. Consciente de sa double nationalité en tant que femme noire, elle est à la fois sujette au racisme et au sexisme et n’en n’est pas moins plus proche du mouvement afro-féministe porté par les Afro descendantes de la France issues de la génération Y. Cette « féministe païenne » autoproclamée préfère défendre un féminisme « universel et inclusif, basé sur des valeurs communes ». Sur son blog, tout le monde s’y retrouve. Parce qu’elle fonde toute sa réflexion sur « la chair et le corps ».
Elle milite viscéralement pour le droit des femmes à disposer de leur sexe au sens propre comme au figuré. D’où la bataille qu’elle mène contre l’excision, qui n’est, selon elle, qu’une privation du plaisir féminin au profit de celui de l’homme, via la Fédération GAMS, dont elle est administratrice.
Mais aussi sur son blog où elle s’évertue à informer et sensibiliser son public. «Assumer sa sexualité et son corps quand on est une femme noire en France, souvent sujette à des représentations fantasmées, n’est pas chose aisée. Pour Axelle Jah Njiké, il n’y a pas de miracle. Pour venir à bout de ces perceptions stéréotypées, se construire « en dehors du cercle familial et de l’appartenance culturelle sans avoir le sentiment de trahir ses pairs, il faut prendre la parole, même si c’est compliqué », recommande fermement celle qui travaille sur un projet de podcast sur l’intimité des femmes, en particulier des femmes noires. Elle a été désignée par Le Monde comme l'un des nouveaux visages du féminisme