Célébrités du Cameroun

Politique

Célestin Jamo Djamen

Leader politique

Célestin Djamen  SDF
Date de Naissance:
1967-01-16
Lieu de Naissance:
Douala

Né le 16 janvier 1967 à Douala (Littoral), Célestin Jamo Djamen était un cadre controversé du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition). Célestin Djamen échappe de justesse à une carrière de prêtre. En 1977, alors que son père, fervent catholique, envisage de le scolariser au séminaire Saint-Paul-de-Nylon, l’adolescent s’y oppose et fait le choix de suivre un parcours académique ordinaire au collège Saint-Michel de Douala.

Il fit ses études primaires à l'école de la Mission catholique de Deido (Saint-Lwanga), puis secondaires successivement au collège jésuite Saint-Michel de la Cité-Sic Bassa (Douala), puis au lycée Joss à Bonanjo (Douala). Il effectue ses études supérieures à Paris (Panthéon-Sorbonne), en France. Il y mettra un terme en 1996 en DESS de droit privé (procédure civile). Parallèlement, il s'inscrit à l'IEJ (Institut d'études judiciaires) à la Sorbonne où il prépare son examen d'entrée à la profession d'avocat à l'EFB (Ecole de formation au barreau) qu'il ne passera jamais, suite au décès de son père. Juriste de formation et collaborateur au cabinet Edric Consulting à Paris jusqu'en 2000, il entre comme cadre au service contentieux de France Telecom jusqu'en février 2010, année qui marquera son retour définitif au pays natal.

C’est en France, où il est arrivé en 1985, que Célestin Djamen fait ses premiers pas en politique. À la faculté de droit (Paris-II Panthéon-Assas) où il est inscrit, il s’engage contre le Front national français, ce qui le conduit au Parti socialiste (PS). En 2007, il bat campagne pour Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy et obtient sa carte de membre du PS.

Célestin Djamen refuse cependant la naturalisation française en prévision de son retour au bercail. Il se rapproche de la diaspora camerounaise et s’engage au sein de la section française du SDF. Il devient également un acteur de la société civile et lance plusieurs associations, dont le Conseil des Camerounais de la diaspora (CCD) qui a déposé début 2010 une plainte pour « recel de détournement de fonds publics » contre le président Biya, soupçonné de s’être indûment constitué un patrimoine immobilier en France.

Il veut gravir les échelons rapidement, mais connaît sa première désillusion lors du congrès du SDF d’octobre 2012. Alors qu’il est le seul candidat au poste de quatrième vice-président, le fondateur du parti, John Fru Ndi, freine son ascension en le nommant au poste moins exposé – et donc moins convoité – de secrétaire national aux droits de l’homme et des peuples.

Cette déconvenue ne l’arrête pas. En 2013, il accède au premier et seul poste électif de sa carrière à l’issue des élections locales : il intègre le conseil municipal de la mairie de Douala 1er en qualité de conseiller. Mais à l’approche de la présidentielle de 2018, la guerre de leadership fait rage au sein du SDF. Le SDF parti est traversé par des querelles de succession et Célestin Djamen, lassé, en claque la porte.

Après le boycott des élections législatives et municipales de février 2020, Djamen n’hésite plus à critiquer publiquement la stratégie de son nouveau parti. « Cette décision inconséquente et illogique nous a plombés », n’a-t-il de cesse de rappeler.

Lorsque le MRC sollicite les services du cabinet international Amsterdam LLP pour défendre ses militants arrêtés lors des manifestations du 22 septembre dernier, Célestin Djamen s’indigne et juge que l’action « est sans objet ». À propos des marches proprement dites, il est encore plus dur et affirme qu’il s’agit « des mêmes stratégies qui échouent toujours ».

Tancé pour avoir tiré sur son propre camp, il assume. « J’ai le sentiment que si l’on ne dit rien, le bateau va couler. Malheureusement, les gens ne m’écoutent pas », regrette-t-il. Difficile à avaler pour ses détracteurs dont la grande majorité se trouve désormais au MRC. « Ce monsieur se noie dans ses propres contradictions. Il a dénoncé l’avidité des cadres du SDF et critique le MRC qui fait exactement le contraire. Il a été un activiste de la diaspora mais critique toute action menée hors du pays. En janvier 2019, il a marché dans les rues de Douala et, un an plus tard, il estime que c’est contre-productif. Je peux comprendre sa frustration au regard de ses ambitions personnelles, mais il ferait mieux de se calmer », s’agace un militant du MRC sous le couvert de l’anonymat.

Dans le marigot camerounais, « les amitiés politiques sont souvent des haines en commun ». Célestin Djamen, qui connaît certainement cette maxime de l’écrivain suisse John Petit-Senn, s’emploie désormais à dissocier son avenir de celui de sa chapelle. Car s’il se défend d’avoir une quelconque intention de quitter le MRC, il est très clair : « Si le bateau coule, je ne serai pas suicidaire. »