Célébrités du Cameroun
- Date de Naissance:
- 1987-09-27
- Lieu de Naissance:
- Yaoundé
Jacky Kingue, de son vrai nom Georges Jacky Eyadi Kingue, né le 27 septembre 1987 à Yaoundé est un artiste musicien camerounais. Il est fils de feu Robert Kingue et Mouto Ntonè Jacqueline Cécile, et a grandi à Douala, au sein de sa famille maternelle. Après une scolarité quelque peu chaotique, faute de moyens financiers suffisants, il arrête ses études en classe de cinquième, il a alors quatorze ans. De cette période difficile, il a gardé le souvenir ému de feu son oncle paternel, Ngando Nicolas, celui grâce à qui sa grande sœur et lui seront scolarisés, jusqu’à l’obtention du certificat d’études primaires. Avec l’arrêt de ses études, Georges Jacky Eyadi Kingue enchaîne les petits boulots, tandis que sa mère se démène pour faire vivre la famille. Une vie d’adolescent faite de privations et de débrouille. Durant ces années, Jacky se forge une âme de guerrier, avec pour toute arme, sa passion pour la musique. Et pour faire comme les grands, malgré les réticences familiales, il bricole ses propres instruments auxquels il s’initie en autodidacte. Passionné de batterie, comme son ami, Francis Ngombe Matanda, il en fabrique de façon artisanale avec de vieilles boîtes de lait et le caoutchouc des chambres à air usagées. Tous deux rêvent alors de devenir batteurs professionnels.
Finalement, en 1999, Jacky abandonne la batterie pour se consacrer au chant. Dans la foulée, il fait ses premiers pas de chanteur dans l’un des cabarets de son quartier, à Douala. Malgré l’absence de cachet, il y joue tous les soirs après sa journée de travail, sous la protection d’un des responsables du groupe, l’artiste Dany Mouandjo. Seuls les pourboires font alors office de salaire. Mais son apprentissage véritable se fait quelques mois plus tard, lors d’une tournée de cet orchestre dans le sud-ouest du pays. Il apprend notamment à se servir de sa voix comme d’un instrument.
De retour à Douala après douze semaines de tournée, Jacky décide de quitter le groupe pour devenir chanteur itinérant. En 2001, à la demande du chanteur Kaïssa Pakito, il intègre le cabaret La belle époque. Il y reste quelques mois, avant de rejoindre l’orchestre des Brasseries du Cameroun. Mais parallèlement à ses activités musicales, il décide d’ouvrir un salon de coiffure afin de s’assurer un revenu fixe. Ce métier alimentaire, il l’avait appris quelques années plus tôt aux côtés d’un de ses amis.
Un soir, au cours de cette même année 2001, ses talents de chanteurs sont remarqués par Prince Ndédi Eyango, l’une des stars de la musique camerounaise. Ce dernier décide de produire son premier album solo intitulé « Patou ». Le succès est au rendez-vous et Jacky Kingue se fait connaître du grand public. Il cumule alors les distinctions, dont celle de révélation masculine de l’année 2002. Porté par cette réussite, il quitte le Cameroun cette année-là pour s’installer en France. Deux ans plus tard, il enregistre son deuxième album et se sépare de son producteur d’un commun accord. A l’époque, il souhaite élargir ses horizons et voler de ses propres ailes. Mais surtout, il veut reprendre ses études. Il s’initie à l’informatique, afin de pouvoir notamment faire de la musique assistée par ordinateur. Soucieux d’améliorer ses connaissances musicales, il fréquente également le conservatoire. A force de travail, il devient non seulement auteur-compositeur, mais aussi arrangeur.
Au fil des ans, il crée un petit label de production, écrit des chansons et réalise des albums pour d’autres artistes. En 2011, il sort un single intitulé ‘’En charge’’, qui ne rencontre malheureusement pas le succès escompté. Six ans plus tard, son l’album « Open » reçoit un joli succès d’estime. En 2019, il reprend ‘’Chérie coco’’, une chanson écrite quelques années plus tôt, et qu’il décide de simplifier au maximum. Dès la publication du teaser de ce titre, les réseaux sociaux s’enflamment. Dès la sortie du single en mars 2020, le succès ne se dément pas, bien au contraire. Un succès qui s’explique en partie par le fait que Jacky Kingue renoue ici avec les bases du makossa, c’est-à-dire les rythmes traditionnels sawa que sont notamment l’assiko, le bolobo et l’essewe. Ecrite en douala et en français, le texte de cette chanson d’amour est au service d’une histoire contée sous la forme d’une complainte. On retrouve là l’un des ingrédients essentiels des chants traditionnels les plus populaires.
Pour accompagner la promotion du single, Jacky Kingue et ses équipes lancent très vite le challenge Chérie coco. Une idée que lui a suggérée son ami Yves Soppo. Puis le challenge s’est transformé en un concours pour artistes amateurs et fans, remporté par la jeune chanteuse camerounaise Louise Ebenye. Les réseaux sociaux fourmillent de vidéos d’interprètes de Chérie coco. Une chanson qui marque sans conteste un tournant dans la carrière de son auteur.
Depuis, Jacky Kingue enchaîne autant que possible les dates de concert en France et surtout au Cameroun, malgré l’épidémie de coronavirus. Désormais, Jacky Kingue se fait appeler ‘’The voice’’, et son ambition est claire : devenir l’un des plus grands chanteurs camerounais de makossa au monde.