Célébrités du Cameroun

Politique

Jean-Michel Nintcheu

Homme politique

Nintcheu
Date de Naissance:
1959-01-15
Lieu de Naissance:
Banka

Jean-Michel Nintcheu est un homme politique camerounais, membre du Social democratic front. Il est député, homme d'affaires Écrivain, Entrepreneur Nombre de législature : 3. En avril 2021, Jean-Michel Nintcheu serait prêt à succéder à John Fru Ndi à la tête du SDF.

En fait de martyr, le député SDF du Wouri-Est se considère comme tel. Il est l’initiateur, le 23 février 2008, du grand meeting populaire qui allait dégénérer et provoquer, dès le 1undi 25 février de la même année, les « émeutes de février 2008 », qui faillirent faire vaciller le pouvoir du président Paul Biya. Malgré le retrait, la confiscation de son passeport et son interdiction de sortir du pays consécutivement à ces mouvements de rue qui coûtèrent la vie à une centaine de ses compatriotes (les « martyrs » selon lui), Nintcheu n’a pas renoncé au combat.

C’est ainsi que, le 23 février 2011, il lance la première édition de la « semaine des martyrs » en souvenir des victimes des « émeutes de la faim ». Une initiative personnelle souvent mal appréciée par certains caciques du Sdf, qui y voient une indiscipline caractérisée. J. M. Nintcheu avait rejoint ce parti politique en 1996 suite à la fusion de son propre mouvement, le Rassemblement pour la Patrie (Rap), avec le SDF.

Une alliance stratégique qui lui valut d’être le vice-président national du premier parti de l’opposition. Trois ans plus tôt, le Rap avait vu le jour à la suite de la dissolution par le gouvernement du Comité pour l’action populaire et la liberté (Cap-Liberté), un autre mouvement qu’il fonda avec Henriette Ekwè, Antar Gassagay, Senfo Tonkamd, dans l’optique initiale d’exiger la libération immédiate et inconditionnelle de Pius Njawé et de Célestin Monga, auteur de l’article à l’origine de leur arrestation.

Nintcheu avait pris la tête de Cap Liberté en décembre 1992 après le départ en exil de Djeukam Tchameni, un des cofondateurs. Depuis lors, il a fait son chemin, se faisant élire député Sdf du Wouri-Est, en 2007, au terme de la reprise des législatives dans cette circonscription électorale que perdait pour la première fois la députée du RDPC Françoise Foning. Ce fils du Haut-Nkam (Ouest), né le 15 janvier 1959 à Banka, ancien élève des collèges Saint-Paul de Bafang et Saint-Michel de Douala et du lycée Polyvalent de Bonabéri, est titulaire d’un diplôme de commerce obtenu en 1984 à l’Ecole de commerce de Toulouse en France.

Plus qu’un héritage familial (son père était un ancien combattant de l’UPC entre 1955 et 1965), il dit tenir sa radicalisation de l’incendie de l’imprimerie qu’il avait créée en 1986, un an après son retour au bercail, et qui employait une vingtaine de Camerounais. Eu égard à son « son action, son courage et son engagement politique, manifestés notamment contre la modification de la Constitution du 18 janvier 1996 », Nintcheu a été désigné, en mai 2008, « homme politique de l’année 2007 ». C’était lors de la 25ème édition de la nuit des récompenses du Comité de l’excellence africaine. Si l’ex-dissident sous l’ère Ahidjo (élève, il fut arrêté puis libéré en 1975 pour avoir distribué des tracts de l’UPC) est perçu par nombre de ses compatriotes comme un héros, sa position contre Laurent Gbagbo et en faveur de la communauté internationale, lors de la crise postélectorale ivoirienne de 2010, a été mal perçue par les pourfendeurs de la France-Afrique.

Il n’en demeure pas qu’aux yeux du 6ème adjoint au maire de Douala 5ème, Carlos Ngoualem, J. M. Nintcheu est « un combattant qui ne cède devant aucune pression, qui a décidé de ne pas se compromettre avec le pouvoir. La preuve, il n’assiste jamais aux réunions officielles ».