Marcien Towa est un philosophe camerounais né le 5 janvier 1931 à Endama (région du Centre) au Cameroun et mort à Yaoundé le 2 juillet 2014, est un philosophe camerounais.
Il s’inscrit à l’école publique d’Endama en 1941 et sort de là en 1946. À partir de 1947 jusqu’à 1955, année où il obtient son baccalauréat, il fréquentera tour à tour le pré-séminaire de Mva’a, le petit séminaire d’Akono et le Grand séminaire d’Otélé, pour commencer en février 1957 ses études supérieures en quatrième année à l’école normale d’instituteurs de Caen au milieu du deuxième trimestre. Il sera néanmoins reçu au CFEN (Certificat de fin d’études normales) en mai de la même année. Dès avril, il s’était inscrit à la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Caen avec une autorisation spéciale du ministre de l’éducation nationale (en raison du retard). Ce retard ne l’empêchera pas d’obtenir sa Licence de Philosophie en juin 1959.
En juin de l’année d’après, il obtient un DES (Diplôme d’études supérieures) avec un mémoire sur Hegel et Bergson. Le 20 octobre de cette même année il obtient son certificat en biologie à Paris.
Entre 1961 et 1962, Marcien Towa effectue un stage pédagogique et enseigne dans plusieurs lycées parisiens. Puis, dès le 9 septembre 1962, il retourne au Cameroun où il est nommé Professeur de pédagogie, d’histoire de la pédagogie et de philosophie à l’ENS (École Normale Supérieure) de Yaoundé. Pendant cette même année, il enseigna à l’EMIA (École militaire inter armée) de Yaoundé.
Du 3 novembre 1963 à 1965, une bourse de l’UNESCO le conduit à Paris, Londres, Birmingham, Moscou, Bakou et Leningrad. C’est pendant cette période qu’il obtient, en juin 1964, son certificat d’études supérieures de pédagogie à la Sorbonne, puis effectue, en 1965, des études de psychologie et de pédagogie à l’institut Rousseau de Genève.
En janvier 1966, Marcien Towa rentre dans son pays natal et reprend ses enseignements à l’ENS. Ceux-ci comprennent désormais la pédagogie générale, l’histoire de la pédagogie, la philosophie et la littérature négro-africaine. Entre 1966 et 1968, il est nommé directeur des études puis directeur-adjoint de l’ENS de Yaoundé, avant de rejoindre d’octobre 1968 à 1970, le département de philosophie de l’université fédérale de Yaoundé en qualité de chargé d’enseignement.
Le 4 février 1969, Marcien Towa soutient sa thèse de doctorat de 3e cycle en philosophie à la Sorbonne sous la direction de Lucien Goldmann sous le titre « Qu’est-ce que la Négritude ? ». Cette thèse lui permet d’être nommé chef du département de philosophie de l’université de Yaoundé, poste qu’il occupera jusqu’en 1981.
En 1971, le philosophe s'est rendu célèbre en publiant deux essais critiques, l'un sur Senghor, « Léopold Sédar Senghor : Négritude ou Servitude ? » et l'autre sur ce qu'il a appelé l'ethnophilosophie, « Essai sur la problématique philosophique dans l'Afrique actuelle ». Il a enseigné à l’école normale supérieure de Yaoundé de 1962 à 2006. Il a également été recteur de l'Université de Yaoundé II, Soa (du 29 janvier 1993 au 21 octobre 1993) et maire d'Elig-Mfomo (1996-2002). Il fait partie des grands noms de la philosophie africaine du XXe siècle.
En juillet 1977, Marcien Towa soutient, sous la direction de Paul Ricœur (Lucien Goldmann ayant malheureusement disparu), une thèse de doctorat d’état en philosophie sur le thème « Identité et Transcendance. »
Entre 1978 et 1979, il est professeur invité à l’université de Sherbrooke, Québec au Canada. De 1981 à 1991, Marcien Towa occupera les fonctions de chef du département de pensée africaine au CREA (Centre de recherche des études anthropologiques) de l’ISH (Institut des sciences humaines) à la DGRST (Délégation générale de la recherche scientifique et technique) de Yaoundé. Puis, du 29 janvier 1993 au 21 octobre de la même année, il officiera en qualité de recteur de la toute nouvelle université de Yaoundé II Soa.
En 1996, ayant obtenu par son âge (65 ans) le droit de se retirer de la vie universitaire, ses connaissances lui proposent de se présenter à la mairie d’Elig-Mfomo. Il remporte les élections et devient le premier Maire de cette commune rurale, située dans le Département de la Lékié, Région du Centre Cameroun. Il occupera cette fonctions de 1996 jusqu’à 2002.
Après cette parenthèse, il retourne au département de philosophie de la faculté des arts, lettres et sciences humaines de la nouvelle université de Yaoundé I (anciennement Université du Cameroun), où il enseignera jusqu’en 1999, année de son départ effectif à la retraite (il avait 68 ans). Toutefois, l’École Normale Supérieure de Yaoundé requiert encore ses services. Il revient en tant qu’enseignant vacataire, de 1999 à 2006. Des suites de maladies, Marcien Towa repose désormais éternellement depuis le 2 juillet 2014.
BIBLIOGRAPHIE
- Essai sur la problématique philosophique dans l'Afrique actuelle, Yaoundé, Clé, col. Points de vue, 1971, 77 pages
- Léopold Sédar Senghor : Négritude ou Servitude ?, Yaoundé, Clé, coll. Point de vue, 1971, 115 pages ;
- L’idée d’une philosophie négro-africaine, Yaoundé, Clé, 1979, coll. Point de vue, 118 pages ;
- Poésie de la Négritude. Approche structuraliste, Sherbrooke, Namaan, 1983, coll. Thèses ou recherches, 314 pages ;
- Valeurs culturelles et développement, suivi de La preuve par le comportement, Yaoundé, AMA-CENC, 2001, 83 pages ;
- Identité et Transcendance, Paris, L'Harmattan, coll. Problématiques africaines, 2011, 348 pages ;
- Histoire de la pensée africaine, Yaoundé, Clé, 2015, 228 pages ; (posthume)