Marie-Claire Nnana est une journaliste camerounaise. Nommée directrice générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopécam), éditrice du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune en 2002, la journaliste diplômée de l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille est l’une des rares femmes parvenues à ce niveau de responsabilité.
Nnana a un parcours à part. Dans un pays où le machisme n’a plus à faire ses preuves, elle impose dès 1987 sa plume rigoureuse dans les colonnes du quotidien national d’information bilingue camerounais, Cameroon Tribune. « Je me suis d’abord fait remarquer par mon refus de me voir confier les sujets féminins ou à caractère social », se souvient-elle. À la fois simple et déterminée, elle s’impose par son professionnalisme. Trois ans plus tard, elle est nommée directrice des rédactions du même journal. Une sacrée promotion. Elle préside aux évolutions de fond et de forme d’un quotidien qui doit se moderniser, montrer de nouvelles idées et adopter un ton plus frondeur.
En juin 2002, elle est promue directrice générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (Sopecam), qui, en plus du quotidien, contrôle l’imprimerie nationale et la société de presse Camnews, ainsi qu’un nouveau mensuel « people », Nyanga, dont elle est directrice de la publication. Une ascension rectiligne qui fait d’elle, l’une des rares femmes DG du Cameroun.
À la tête d’un groupe qui compte une imprimerie, elle entretient des relations contrastées avec ses confrères de la presse privée. Lorsque, dans la nuit du 13 avril 2003, la disquette qui contient l’édition du lendemain du quotidien privé Mutations intitulée « L’après-Biya » est saisie par la gendarmerie dans les ateliers de la Sopécam, elle s’explique?: « Nous avons l’obligation de veiller à protéger nos intérêts. »