Michel Biem Tong est un journaliste, chroniqueur camerounais, rédacteur en chef à Hurinews et en exil au Burkina Faso puis en Norvège. Il est né au milieu des années 1980 à Sombadjeck, dans le Département du Nyong et Kellé, à une centaine de kilomètres de Yaoundé. Après l’obtention de son baccalauréat, il poursuit ses études à l’Université de Yaoundé 2 lesquelles sont sanctionnées par une Licence en Science Politique en 2009. Pendant ses années d’université, il assouvit sa passion pour le micro à CRTV-centre (2006-2007) et à la Radio Tiemeni Siantou, une radio privée basée à Yaoundé.
Il est directeur d'Hurinews, un site d'information camerounais qui se concentre que les questions relatives aux droits humains. Depuis le début de la crise dans la région anglophone en 2016, Michel Biem Tong effectue des recherches et dénonce les violations des droits humains perpétrées par toutes les parties impliquées dans le conflit. Dans ses reportages, il appelle le gouvernement à trouver des solutions pour résoudre la crise afin d'atténuer la souffrance des citoyens de la région. Plus récemment, il travaillait dans la région anglophone pour dénoncer les exactions perpétrées pendant la période électorale, lors des dernières élections présidentielles du 7 octobre 2018.
Samedi le 20 octobre 2018, peu après les élections présidentielles et 2 jours avant la proclamation des résultats, Michel est appelé et interpellé par le colonel Émile Joël Bamkoui. Il est accusé de collision avec les sécessionnistes anglophones au Cameroun. Il se rend au rendez-vous le 23 octobre 2018 au ministère de la défense en compagnie d'un membre de la Mandela Center à Yaoundé. Il se fait entendre par les services du secrétariat d'état à la défense (SED) et est accusé d'avoir diffusé un enregistrement qui tend à unifier les différentes tendances du mouvement de sécession. Il est accusé d'apologie de terrorisme par un adjudant du service.
Après avoir été entendu par Raymond-Serge Kaolé Aléokol, chef de service central des recherches judiciaires (SCRJ), il est incarcéré les 23 octobre 2018 tard le soir. Il est entendu par un enquêteur le lendemain le 24 octobre et est auditionné l'après-midi sur ses sources, ses liens supposés avec les indépendances. Il est transféré à la prison centrale de Kondengui. Il lui est interdit d'exercer la profession de journaliste au Cameroun par le tribunal militaire de Yaoundé.
Norbert Zongo étant un modèle pour Michel Biem Tong, il envisage l'exile pour le Burkina-Faso. Il arrive au Burkina le 16 mai 2019. Il y poursuit son métier de journaliste. Un an avant les massacres de Kumba, il publie un article accusateur sur les autorités de Yaoundé. Suite à des menaces, il quitte le Burkina le 24 novembre 2020 pour la Norvège où il s'établit comme réfugié.