Julienne Saratou Ngoundoung Anoko est une socio anthropologue, spécialisée en épidémiologie et santé publique. Elle est née en 1968 à Yaoundé, au Cameroun. Elle jouit désormais de la nationalité espagnole.
Julienne Anoko entame initialement des études supérieures en lettres modernes à la faculté de Yaoundé, puis les interrompt. Des années difficiles suivent, avec deux enfants à charge, et mère célibataire. Après une rencontre avec un anthropologue camerounais, elle développe un intérêt pour cette discipline. Après des études menées en autodidacte, elle est admise en entrée directe en maîtrise à l’Université Paris-Descartes. Elle complète cette formation par un master en anthropologie médicale au Muséum national d'histoire naturelle, à Paris, sous la direction d'Alain Epelboin, et par un DEA à l’Université d’Orléans, puis elle s’engage dans la préparation d’une thèse. Cette préparation, menée entre des locaux universitaires parisiens et des études sur le terrain, nécessite plusieurs années. Cette thèse d’anthropologie sociale, intitulée « Du sang et de l'argent : itinéraires du chasseur et de la venaison chez les Tikar du Cameroun central » est menée sous la direction de Jean-Pierre Warnier.
Julienne s’installe ensuite à Madrid, avec son nouveau mari, de nationalité espagnole. En 1991, son époux est nommé en Angola pour y diriger la coopération espagnole. En 2004, elle soutient finalement sa thèse à Paris, avec succès.
En 2005, l'Angola est confronté à une épidémie de fièvre hémorragique due au virus de Marburg, assez proche du virus Ebola. Des équipes médicales occidentales issues d’ONG interviennent. Mais à la suite de malentendus et de maladresses dans la façon de procéder de ces équipes, un climat très tendu s’installe avec la population, bloquant les progrès contre l’épidémie. L'OMS décide alors de faire appel à l'anthropologue Alain Epelboin et d'engager Julienne Anoko, déjà présente en Angola, qui connaît bien Alain Epelboin, pour aider les équipes médicales à mieux identifier les besoins des populations, les normes sociales de ces populations, et pour mieux se faire comprendre.
D’autres missions s’enchaînent, en Afrique, en Amérique et en Europe, au rythme des épidémies, notamment la peste à Madagascar, le virus Zika, la grippe H1N1 et une succession d’épidémies Ebola, de 2014 à 2020. Depuis 2005, elle soutient ainsi l’action de plusieurs institutions (administrations publiques, ONG, organisations internationales de développement et des Nations unies) en particulier pour contrer des épidémies d'urgence (et également dans les programmes de développement). Depuis février 2019, Julienne Anoko est la première anthropologue titulaire d’un poste et responsable d’un service à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une reconnaissance implicite du rôle que peuvent jouer les sciences sociales en matière de santé publique.