Simon Moleke Njie, né le 6 novembre 1973 à Buea dans le Sud-Ouest du Cameroun est un journaliste camerounais, écrivain et militant antiraciste. C’est un élève brillant et charmeur. Il adore les lettres et le maniement des mots. Il est aussi un excellent footballeur. Il adore le football et rêve même de faire carrière.
Au terme de ses études, n’ayant pas trouvé de boulot, il travaille dans une raffinerie pour pouvoir joindre les deux bouts. Sentant ses rêves et son avenir hypothéqués s’il restait au Cameroun, il décide de faire l’aventure. Il entame un long périple qui le conduira au Gabon, en Guinée équatoriale, au Nigeria, puis au Ghana. En 1997, il décide de se poser au Ghana où de nombreuses opportunités s’offrent à lui. Amoureux des mots, il a toujours rêvé travailler dans un grand média de presse. Confortablement installé dans la capitale Ghanéenne, il prend vite ses marques et intègre la presse locale. Sa plume séduit. Peu à peu, certainement intéressé par l’appât du gain, il commence à se comporter comme un mercenaire ; il écrit à la fois pour la presse proche du pouvoir et celle proche de l’opposition radicale. Ce qui va lui attirer des ennuis.
En 1999, il décide de quitter le Ghana munit d’un faux passeport. Il sera arrêté et conduit dans un centre de détention. Une nuit, alors qu’il était détenu en prison et emporté par la mélancolie, l’inspiration va jaillir comme une source flamboyante et il va se découvrir des talents de poètes. Il va passer les six semaines de sa détention à écrire des poèmes lyriques et mélancoliques.
A sa libération, il va bénéficier de l’aide d’une association de défense des droits des journalistes. C’est cette association qui va lui permettre de se rendre en Pologne pour un congrès. Il va en profiter pour demander l’asile politique et l’obtient en 2000.
A peine arrivé en Pologne, il déchante. Il est confronté au racisme. Il subit régulièrement des actes de racisme très violents. En 2001, il est violemment tabassé par un groupe de skinheads néofascistes et xénophobes. Il décide après cette mésaventure de faire de la lutte contre le racisme son cheval de bataille. Celui qui se fait désormais appeler Simon Mol voit le racisme à tous les niveaux dans la société polonaise. Passionné de football, il a à cœur de lutter contre le racisme dans les stades de football. En effet, les tribunes des stades de football sont remplies de groupes d’hooligans racistes et très violents. Ceux-ci sont même affiliés au parti fasciste National Revival of Poland (NOP). En tant que représentant culturel des campagnes sportives internationales antiracistes organisées par l'UEFA, Simon Mol assiste à des conférences un peu partout en Europe.
Simon Mol est sur tous les fronts contre le racisme. Son engagement lui vaudra de recevoir en 2003 le prix " antifasciste de l'année ". Un prix décerné par le Nigdy Wi?cej (« plus jamais ça ») association anti-raciste. Il est très investi au sein de la société polonaise et gagne de plus en plus en notoriété. Il mène des activités florissantes. Il publie plusieurs recueils de poèmes parmi lesquels on peut citer entre autres « Africa my Africa » et « The Goddess from Mount Africa ». Il magnifie dans ses poèmes la beauté du continent africain et réitère sa fierté d’être noir. Très attaché à sa culture, il apporte une dose d’originalité dans sa manière d’écrire ses poèmes. Il les déclame en jouant du tambour et très souvent pour couronner tout, il entonne des chants traditionnels Bakweri. Ce côté exotique séduit. Les jeunes filles polonaises sont sous le charme de ce beau garçon avenant, charmeur, intelligent et très engagé. En avril 2003, il est désigné « Homme du mois » par la fondation Polonia Global Fund.
Ses succès littéraires lui ouvrent même la porte de la communauté universitaire où ses écrits sont proposés aux étudiants. Il commence peu à peu à devenir une vedette nationale. Il est sollicité de partout. Mol est sur tous les fronts. Il est aussi très engagé dans la défense des réfugiés politiques. Il est d’ailleurs membre fondateur de l’association qui s’en occupe. Il fonde et dirige une troupe de théâtre composée de réfugiés. Avec cette troupe, ils vont se produire un peu partout en Pologne. A chaque représentation, ils font face au racisme. Les comédiens de la troupe sont généralement agressés. Tout ceci révolte Mol.
En 2004, il est nominé au nom du Président Polonais pour le Prix Sergio Vieira de Mello, aux côtés de l'ex-premier ministre Tadeusz Mazowiecki et d'autres personnalités polonaises, pour « la reconstruction de la paix dans les communautés post-conflit », sous le patronage de la Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Parallèlement à tout ça, il mène une carrière de journaliste au sein « The Warsaw Voice », il est rédacteur en chef de "La voix des réfugiés" ("G?os Uchod?ców"). En 2006, Mol reçoit le prestigieux prix de la « liberté d'expression » attribué par Oxfam Novib et International PEN. Il est le chouchou de la presse libérale polonaise.
Mol n’est pas un saint, loin de là. Il a un sérieux problème. Probablement un complexe lié à une maladie qu’il a contractée et qu’il cache. Il ne l’assume pas. Il est dans le déni mais il est porteur du VIH, maladie probablement contractée avant son arrivée en Pologne. Habité par cette plaie intime, il prend très mal tous les sujets qui évoquent à la fois le SIDA et l’Afrique. Pour lui, les racistes adorent associer le SIDA aux noirs et à l’Afrique.
Mol décède le 10 octobre 2008 des suites de complications liées au VIH. Jusqu'à sa mort, il affirmait qu'il ne savait pas qu'il était infecté par le VIH, affirmant être victime d’une machination politique et raciste. On va découvrir plus tard qu’il avait menti sur une bonne partie de son parcours. Par exemple, il n’a jamais travaillé comme journaliste au Cameroun et n’y a jamais été persécuté et emprisonné pour ses écrits comme il l’avait affirmé au moment de sa demande d’asile. A cause de cette affaire, la Pologne a décidé de proposer le dépistage du VIH avant l’entrée de migrants sur son territoire, ciblant principalement les populations d’Afrique subsaharienne.