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Suzanne Kala Lobe

Journaliste

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Date de Naissance:
1953-01-16
Lieu de Naissance:
Douala
Date of Death:
2024-08-01
DECEASED

Suzanne Kala Lobe née Suzanne Bema Kala Lobe est une journaliste et éditorialiste camerounaise, militante et membre du Conseil National de la Communication au Cameroun depuis le 23 février 2013. Née le 16 janvier 1953 à Douala, de Sara Beboi Kutta Kala-Lobè et Iwiyé Yèsco Ernest Kala-Lobé, elle fait partie d'une fratrie de 8 enfants et a suivi l'enseignement primaire au Petit Joss situé à Akwa. Elle vivra au Cameroun jusqu'à l'âge de 10 ans avant de poursuivre ses études en France. Elle a fait le choix d'une vie de concubinage avec Bea Man Wayack. Ils ont tous deux également décidé de ne pas avoir d'enfants. Le 5 octobre 2020, elle perdait la maison de son enfance sis à Bali dans un incendie inexpliqué.

Elle obtient un Doctorat en Linguistiques en 1976 à l'Université de Paris III puis un MBA en Management Culturel en 1989. Avec sa thèse qui portait sur Les grandeurs et dissidences au sein d’un parti politique: cas de l’UPC, elle obtient également un DEA en Science Politique en 1997 à l'Université de Bordeaux.

Quoi qu’elle fasse, Suzanne Kala Lobé, choque par ses prises de position iconoclastes. Mais tant ses partisans que ses détracteurs lui reconnaissent une compréhension certaine de l’analyse des questions sociales. Arrivée en France à l’âge de 10 ans, la jeune femme s’engage. Certes dans ses études de linguistique africaine à l’université Paris-III, mais aussi dans la réinsertion des jeunes au sein des communes de banlieue parisienne. Influencée par les événements de Mai 1968 dont elle partage les idéaux, elle fait du militantisme son moteur. Le décès de son père, l’un des fondateurs de Présence africaine en 1991 précipite son retour au Cameroun. « Je comprenais les décalages que je découvrais, je savais qu’il y avait un espace à construire, je me sentais libre, c’était un challenge », se souvient-elle. Elle opte pour le journalisme. Son premier fait d’armes est une chronique intitulée : « Ma candidate serait une femme. » Un pavé dans la mare au moment de l’élection présidentielle de 1992, marquée par une douloureuse implantation du multipartisme. « Il faut se battre pour élargir le champ des libertés. Je n’avais pas peur de dire ce que je pensais. » Une détermination qui lui vaut de s’imposer comme l’un des meilleurs éditorialistes camerounais. « Nous sommes des chiens de garde et assurons la veille critique », se contente-t-elle de dire. Celle qui n’a jamais caché ses sympathies pour l’Union des populations du Cameroun (UPC) en a pris ses distances depuis que le parti d’opposition s’est rallié au pouvoir. Encore une preuve de sa liberté d’esprit.

En 2003 elle anime alors plusieurs tranches d'antennes sur Radio équinoxe tels que les émissions ‘’Polémos’’ et ‘’Livres noirs et musiques d’Afrique’’ et animera plus tard en 2013 ‘’Vendredi soir’’ une émission sur la télévision équinoxe. Elle finira par créer sa propre société de production nommé EBK Productions, propriétaire du magazine Actu qui est diffusé sur la chaine de télévision Canal 2 International.

Le 6 mars 2013 elle prête serment pour devenir l'un des 9 membres du Conseil Nationale de la Communication dû à sa nomination le 23 février de cette même année par le président Paul Biya. En parallèle, elle est également chargée de la communication de la direction générale d'Hysacam.

Elle publie en octobre 2010 « Les Chroniques sous le manguier » édité par Jacques Marie Lafon et co-écrit par Supermarket en 2012 publié aux éditions Le Bec en L'air. Ella a été la chanteuse principale du groupe Djala Lilon et a participé à Ni Africa ni yoso, l'album écrit en hommage à Ruben Um Nyobe par Bea Man Wayack son concubin.