35 millions débloqués : des traces de paiement entre Amougou Belinga et le chef commando Justin Danwe

A chaque jour son rebondissement dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo et les présumés suspects arrêtés et auditionnés depuis des jours au groupement de la gendarmerie.

L’immeuble Ekang a été perquisitionné et d’autres responsables ou collaborateurs de Jean-Pierre Amougou Belinga ont été arrêtés.

L’organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) a fait de nouvelles révélations intrigantes, elle qui avait déjà indiqué d’après des documents confidentiels consultés que c’est le ministre de la Justice Laurent Esso qui a demandé de "finir le travail" après que Jean-Pierre Amougou Belinga lui a téléphoné pour demander ce qu’il fallait faire de Martinez Zogo déjà supplicié.

Le responsable du bureau Investigation Arnaud Froger indique que « l’exploitation des téléphones portables et les auditions ont mis en lumière de nouveaux éléments à charge très lourds ».

Par conséquent, et comme on s’en doutait déjà depuis la disparition de Martinez Zogo, « l’implication de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga se précise et l’étau se resserre autour du garde des Sceaux Laurent Esso, l’un des piliers du régime camerounais ».

Selon les confidences faites à RSF, cette exploitation des téléphones des suspects « a permis de vérifier les appels passés entre Jean-Pierre Amougou Belinga et Justin Danwe ainsi que celui passé au garde des Sceaux Laurent Esso dans la soirée du 17 janvier ».

Longtemps annoncée par les médias et les lanceurs d’alertes, la reconstitution des faits serait devenue moins nécessaire : « Face au grand nombre d’éléments à charge, la reconstitution des faits envisagée ces derniers jours ne semble désormais plus une priorité pour les enquêteurs selon les informations ».

Les charges retenues contre le propriétaire du groupe L’Anecdote sont graves : « Les traces d’un paiement de 35 millions de francs CFA (environ 53 000 euros) qu’aurait fait parvenir Jean-Pierre Amougou Belinga à Justin Danwe auraient été repérées ».

Nous apprenons que « ces fonds auraient transité via le compte du colonel Etoundi Nsoe, ancien commandant de la garde présidentielle et responsable officieux de la sécurité privée de l’homme d’affaires dont il est également le beau-père ».

Par ailleurs, RSF apprend à l’opinion nationale et internationale avoir « recueilli, au cours de ces deux derniers jours, deux témoignages faisant état de menaces proférées par Jean-Pierre Amougou Belinga ou son entourage contre Martinez Zogo ».

« Dans un enregistrement audio consulté par RSF, le journaliste s’inquiétait dès le 09 janvier – une semaine avant sa mort – d’avoir été contacté par un homme "très proche de lui". Ce dernier lui avait signifié que l’homme d’affaires "voulait en finir avec lui" ainsi qu’avec au moins huit (08) autres journalistes camerounais ».