Aéroports au Cameroun : vérités sur la vraie fausse affaire Owona Assoumou

le feuilleton est loin d’avoir livré son dernier épisode

Thu, 23 Mar 2023 Source: Le Messager

Attendu pour s’expliquer devant les officiers de la Police judiciaire, en raison d’un litige qui l’opposerait au patron de la société civile immobilière dénommée « Christ Buildings Btp », le Directeur général des Adc (qui n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet), laisse le soin à des sources d’apporter des éclairages.

Tout commence lorsque dans son édition du lundi 20 mars 2023, le Messager annonce qu’une plainte avec constitution de partie civile contre sieur Thomas Owoma Assoumou, directeur général des Adc a été déposée auprès des services du Général de Brigade, commandant de la 2eme région de gendarmerie. L’info est lâchée jeudi 16 mars au cours d’une rencontre avec des médias, triés sur le volet, à Douala. Et c’est le Cabinet de Me Martin Kamako, avocat au barreau du Cameroun qui est requis par Joseph Fongang Ngongang, patron de la société civile immobilière dénommée Christ Buildings Btp, pour sommer le mis en cause accusé «d’abus de fonction et refus d’un service dû».

A l’origine, la réalisation des travaux de réhabilitation et la gestion du parking sous-sol de l’aérogare de l’aéroport international de Douala, par la société Christ Buildings Btp chargé dans les faits de «l’aménagement, l’équipement en matériel de sécurité de dernière génération et la mise en concession du parking sous-sol de l’aéroport international de Douala». Les financements recueillis auprès des partenaires financiers permettent à ladite entreprise de rassembler plus de 400 millions en vue du financement des travaux ainsi commandés.

Le hic, c’est que depuis le 23 juin 2022, les travaux ont été complètement achevés, mais la réception desdits travaux piétine. Que dire du paiement ? Toute chose qui pousse le patron de Christ Buildings à saisir le président du Conseil d’administration des Adc en date du 14 mars 2023 pour l’informer «qu’après plusieurs mains tendues, plusieurs démarches en vue de trouver une entente pour l’ouverture du parking sous-sol de l’aéroport international de Douala, restées vaines, nous avons porté plainte contre M. Thomas Owona Assoumou ; Dg des Adc-Sa pour abus de fonction et refus d’un service dû». L’affaire commence à faire grand bruit et des voix s’élèvent au sein de l’entreprise pour déclarer le Dg, victime d’une « cabale médiatique sans précédent ». Interrogées, certaines sources dignes de foi soutiennent mordicus qu’en dépit du fait que Chris building soit une entreprise de Btpà la notoriété établie et qui a à son actif de nombreuses réalisations à la Communauté urbaine de Douala, les faits portés dans les journaux, ont été volontairement tronqués pour « ternir l’image du Dg ».

Clauses contractuelles

« L’avocat de Chris building a quoi à faire avec les medias s’il est sûr du bon droit de son client?Le dossier Chris building est né de la volonté de cet opérateurd’exploiter le parking sous-sol de l’aéroport de Douala et le Conseil d’administration, comme le veulent les usages, a donné son accord de principe qui lui a été notifié par le Dg. Cet accord de principe était assorti de conditions notamment la production d’éléments techniques sur la consistante des prestations et leur coût pour établir des clauses contractuelles sur le plan financier. Mais Chris building n’a pas produit ces éléments et sur la base de documents frauduleux, a pris sur lui de réaliser les travaux sans contrat et sans l’accord formel du Directeur général. D’où le blocage actuel des travaux réalisés sans contrat », apprend-on d’une source bien informée au sein du Conseil d’administration. Plus grave, « ce parking est frappé d’une décision de fermeture pour raisons de sécurité depuis l’ancien ministre des Transports Robert Nkili. Cette décision vient d’être renouvelée par Jean Ernest Ngallé Bibehe », soutient une autre source proche du cabinet du Dg des Adc qui s’étonne de ce que le plaignant a refusé délibérément de préciser que l’accord de principe stipulait que le Dg devait revenir avec le dossier devant le Conseil d’administration une fois les éléments techniques produits. Ce qui n’a pas été visiblement le cas.

En confrontant les sources qui se sont prononcées sous anonymat dans cette affaire, la thèse selon laquelle Chris building bénéficierait de certaines complicités internes, revient tout le temps. Or, soulignent-elles, c’est seul le Directeur général qui engage juridiquement la société. A bien y voir, le remboursement de plus de 400 millions de Fcfa qu’exige Joseph Fongang Ngongangne serait ni plus, ni moins qu’un canular puisque, susurre une source, « Adc ne s’est jamais formellement engagée pour ces travaux ». C’est dire que le feuilleton est loin d’avoir livré son dernier épisode.

Source: Le Messager