Pour certains spécialistes, les Accords de Partenariat Economique entrés en vigueur le 4 août 2016 ont été signés au grand dam des partenaires régionaux. Célestin Tawamba, Opérateur économique, est d’avis que «signer un accord de libre-échange avec le Nigéria serait l’une des solutions que devrait explorer l’État s’il veut minimiser ses conséquences négatives sur le tissu industriel local», peut-on lire dans Le Quotidien de l’Économie n°01155 du 11 octobre 2016.
Célestin Tawamba, opérateur économique, Directeur Général de la société Cadyst Invest, était invité à la 5e édition du programme E-TALK d’Ecam (Entreprise du Cameroun), tenu le 6 octobre 2016 à Douala, sous le thème: «Aujourd’hui les APE, comment y faire face efficacement ?». Pour l’opérateur économique, un accord commercial avec le Nigéria, géant de l’Afrique de l’Ouest donnerait une «bouffée d’air frais» aux entreprises camerounaises qui étouffent depuis l’entrée en vigueur des APE.
«C’est avec le Nigéria que nous souhaitons avoir des accords de libre-échange et non les APE qui sont le véritable directeur commercial de l’UE [Union Européenne]. Je ne vois pas comment on atteindra l’émergence si on ouvre nos frontières aux entreprises qui viennent seulement écouler leurs produits», s’indigne le DG de Cadyst Invest.
Chantal Elombat, Directeur du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), affirme que «pour s’en sortir, les entreprises camerounaises doivent être compétitives avec celles des pays limitrophes, notamment le Nigéria. Le Cameroun doit en outre entreprendre une politique industrielle orientée vers la transformation des ressources locales notamment agricoles; instaurer une politique commerciale basée sur l’amélioration significative du tissu industriel», peut-on lire.
Babissakana, ingénieur financier et fondateur du cabinet Prescriptor, insiste quant à lui sur le fait qu’il n’existe pas de solution miracle, mais des pistes de solutions. «La rentabilité des APE n’est pas établie; ce n’est pas en Europe que l’on doit aller chercher le libre-échange, mais avec l’Asie qui est en train de devenir le centre de gravité de l’économie mondiale. L’Europe est en déclin et ce déclin est progressif», a analysé l’ingénieur financier.
Le Quotidien de l’Économie soutient qu’il faudrait fidéliser le marché national et aider les entreprises locales à se développer. Évaluer la position de chaque filière ensuite évaluer les menaces qu’elles en courent afin de trouver des solutions pour les amoindrir.