Fridolin Nke vient de passer 3 jours sans faire de publication sur sa page Facebook. L'universitaire qui réclame justice pour Martinez Zogo avait déclaré dans une vidéo avoir échappé à un enlèvement. C'est la raison pour laquelle il a décidé d'entrer en clandestinité. Dans une nouvelle vidéo en circulation sur les réseaux sociaux, il exprime sa déception suite à la sortie des chefs traditionnels qui ont décidé de faire un revirement spectaculaire en demandant pardon à Paul Biya.
« Je suis entré dans la clandestinité mais je viens d'avoir des informations suivants lesqulles les chefs traditionnels qui ont été la cérémonie mystique au lieu où on a tué Martinez Zogo, ont demandé pardon. Je suis choqué de cette manipulation, de cette politisation d'un drame qui s'est produit. », a-t-il déclaré.
Pour rappel, Fridolin Nke est fortement impliqué dans la démarche des chefs de la Lekie qui ont déclaré que l’assassin de Martinez a un lien avec le service de la sécurité d’Etat. Ils ont demandé à ce que Paul Biya accepte que le corps de Zogo soit enterré à Mvomeka’a dans le caveau familial du président de la République. Après ces déclarations incendiaires, les chefs ont été brièvement interpellés au SED avant d’être libérés. Fridolin Nke dit avoir reçu des menaces de mort de hauts cadres du secrétariat d’Etat à la défense.
« Plusieurs hommes en civil nous ont encerclé pour m'enlever à Bala. Je vous annonce que je suis entré en clandestinité parce que deux heures avant, les hauts responsables du Secrétariat d'Etat à la défense m'ont envoyé des menaces de kidnapping et de mort par l'entremise d'un des chefs qui avait organisé la descente sur le lieu de l'assassinat de Martinez Zogo », a déclaré Nke.
CamerounWeb vous propose l’intégralité du communiqué des chefs de la Lekie
Notre fils Arsène Salomon Mbami Zogo, connu sous le nom de Martinez Zogo, a été assassiné sauvagement, torturé, sodomisé, mutilé atrocement et jeté comme un animal en ce lieu. On nous a arraché notre fils de la pire des manières.
Le mode opératoire des maquisards qui l'ont tué et de leurs commanditaires indique qu'il s'agit d'un crime impliquant les services de sécurité de l'Etat.
Notre fils, Martinez Eogo, était un soutien fervent de votre régime. Il vous adulait, il était votre fils. A la limite, vous étiez son idole. Les populations de la Lekié, par notre voix demandent que justice lui soit rendue, que ces criminels soient arrêtés et traduits en justice immédiatement.
Au nom des populations du département de la Lekie, en attendant les décisions que vous seriez amené à prendre, voici le message ferme que nous vous envoyons :
Vu l'ampleur de l'attaque que nous avons subie,
vu l'humiliation que nous avons endurée,
vu le défi qui a été lancé aux Eton, Manguissa et Batchenga dans leur ensemble,
décidons :
1- Le lundi 30 janvier prochain est déclarée "Lekie mort"
2- Martinez Zogo est mort pour vous. Ses assassins l'ont fait pourrir et ne nous ont laissé que les asticots. Par conséquent, nous refusons de recevoir ces asticots dans la Lekie et proposons que la dépouille de Martinez Zogo soit acheminée à Mvomeka et qu'il soit enterré dans le caveau familial du président, vous, son père.
3- Une délégation des chefs traditionnels et des populations de la Lekié fera le déplacement dans votre village pour assister aux obsèques.
4 ce message sera déposé officiellement dans vos services ce jour même, au Palais.