Accusée par Reuters, l'armée nigériane nie avoir mené un programme d’avortement de femmes victimes de Boko Haram

Accusée par Reuters, l'armée nigériane nie avoir mené un programme d’avortement de femmes

Thu, 8 Dec 2022 Source: www.bbc.com

L'agence de presse Reuters affirme avoir trouvé des preuves que l'armée nigériane a mené un programme secret d'avortements massifs pendant au moins neuf ans, ciblant les femmes ayant eu des enfants de militants de Boko Haram. Une allégation rejetée par l’armée.

L'agence de presse a parlé à 33 femmes et jeunes filles qui affirment avoir subi des avortements alors qu'elles étaient détenues par l'armée nigériane.

Selon elle, les femmes racontent qu'on leur a administré des injections et des pilules, et qu'elles n'ont découvert que plus tard que c'était pour interrompre leur grossesse.

Reuters a également interrogé cinq professionnels de la santé et neuf membres du personnel de sécurité impliqués dans le programme.

Les procédures auraient eu lieu aussi récemment qu'en novembre de l'année dernière.

Reuters dit ne pas avoir été en mesure d'établir qui, au sein de l'armée ou du gouvernement, a créé ou dirigé le programme d'avortement.

Mais l'ampleur du programme présumé concerne au moins 10 000 femmes qui auraient subi une interruption de grossesse sans leur consentement, selon Reuters.

L’agence de presse précise que nombre de ces femmes avaient été enlevées et violées par les militants islamistes dans le nord-est du pays.

L’armée nigériane dément

Toutefois, l'armée nigériane a fermement démenti ces allégations.

La semaine dernière, quelques jours avant la publication de l'enquête, le ministère de la défense a fermement démenti les conclusions de Reuters, déclarant que cette histoire était une "insulte au peuple et à la culture nigériane", qui "chérit toujours la vie".

Le ministère énumère un certain nombre de cas où l'armée nigériane a fourni de l'aide et du soutien aux femmes et aux enfants dans le besoin, y compris à certaines des filles de Chibok secourues, qui ont eu des enfants pendant leur détention, ainsi qu'aux presque cinq mille combattants de Boko Haram et membres de leur famille qui se sont rendus à l'armée nigériane depuis 2021.

 L'armée fait remarquer qu'il lui aurait été impossible de commettre les abus mis en évidence par Reuters, à l'insu de l'ONU et des organismes d'aide qui travaillent dans le nord-est du Nigeria.

Source: www.bbc.com