L'agence de presse Reuters affirme avoir trouvé des preuves que l'armée nigériane a mené un programme secret d'avortements massifs pendant au moins neuf ans, ciblant les femmes ayant eu des enfants de militants de Boko Haram. Une allégation rejetée par l’armée.
L'agence de presse a parlé à 33 femmes et jeunes filles qui affirment avoir subi des avortements alors qu'elles étaient détenues par l'armée nigériane.
Selon elle, les femmes racontent qu'on leur a administré des injections et des pilules, et qu'elles n'ont découvert que plus tard que c'était pour interrompre leur grossesse.
Reuters a également interrogé cinq professionnels de la santé et neuf membres du personnel de sécurité impliqués dans le programme.
Les procédures auraient eu lieu aussi récemment qu'en novembre de l'année dernière.
Reuters dit ne pas avoir été en mesure d'établir qui, au sein de l'armée ou du gouvernement, a créé ou dirigé le programme d'avortement.
Mais l'ampleur du programme présumé concerne au moins 10 000 femmes qui auraient subi une interruption de grossesse sans leur consentement, selon Reuters.
L’agence de presse précise que nombre de ces femmes avaient été enlevées et violées par les militants islamistes dans le nord-est du pays.