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Adamaoua: kidnapping en masse, voici le prix des otages

Kidnapping MB2 Les enlèvements plombent l’économie et accentuent l’insécurité dans la région de l’Adamaoua.

Wed, 28 Mar 2018 Source: Repères n°629

Les enlèvements plombent l’économie et accentuent l’insécurité dans la région de l’Adamaoua.

Le 14 mars 2018, des hommes armés et non-identifiés font irruption dans le domicile d’Alhadji Oumarou, éleveur dans la localité de Saltaka, département de la Vina. Trois personnes sont enlevées, toutes des éleveurs, notamment Alhadji Bakary, Lawane Bakary et le frère cadet d’Alhadji Oumarou. Ils sont conduits vers une destination inconnue par leurs ravisseurs. Selon les témoins, ces derniers s’expriment en Fulfulde et en Sango (l’une des langues officielles de la République centrafricaine). Toujours dans la Région de l’Adamaoua, cette fois-ci à Belel, une famille bororo verse 1 500 000 FCFA pour la libération d’un des trois otages kidnappés le 18 février 2018.

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Au regard de l’actualité, les prises d’otages semblent avoir fait leur lit dans cette Région. En effet, dans un entretien accordé le 8 janvier 2018, à l’Oeil du Sahel, le trihebdomadaire spécialisé dans l’information du grand nord, le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar, rapportait qu’« en 2017, l’Adamaoua a enregistré 46 cas enlèvements concernant 72 personnes. Depuis janvier 2018, l’on dénombre déjà une cinquantaine de personnes enlevées. » Deux départements semblent être le champ d’action privilégié de ces ravisseurs: « Il s’agit d’abord du Mbéré frontalier avec la RCA.

Ici, les malfrats qui opèrent se font passer pour des réfugiés centrafricains. Ensuite, la Vina, le chef-lieu des institutions régionales et base de repli de quelques déplacés de guerre qui n’ont pas pu trouver asile dans les différents camps », explique Kildadi Taguiéké Boukar toujours dans les colonnes de L’Oeil du Sahel du lundi 08 janvier 2018. « Il y a également des malfrats qui viennent d’un peu de partout et qui trouvent refuge dans la ville de Ngaoundéré et, de temps en temps, ils entrent dans les localités rurales pour perpétrer ces enlèvements » ajoute-t-il. Sur le profil des cibles des preneurs d’otages, l’on observe avec le gouverneur de l’Adamaoua que, « pour l’essentiel, ce sont des éleveurs et leurs proches ». Par conséquent, l’on constate un repli de ces éleveurs qui ne prennent plus le risque d’aller paître leurs troupeaux dans des zones non habitées.

Désormais, ils se réfugient donc dans les centres urbains, abandonnant leur cheptel à des brigands. « Les bergers qui gardaient mes bœufs vivent désormais à Ngaoundéré, ils me rassurent que mes bêtes sont vivantes. Mais rien ne prouve cette affirmation et apparemment je ne suis pas le seul dans cette situation », se plaint une source installée à Ngaoundéré. Cette situation porte un coup à la filière bovine qui est la principale source de revenus de cette partie du Cameroun. La filière bovine emploie de manière directe et indirecte l’essentiel de la population rurale. En outre, le secteur agricole est fortement plombé par la flambée des prix du bœuf et des produits alimentaires tels que le maïs, manioc.

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Par ailleurs, l’on observe une recrudescence du phénomène d’exode rural avec pour conséquences une évolution rapide de la démographie et la montée de la criminalité dans les centres urbains de la Région.

Source: Repères n°629