Affaire Zogo : la police sur les traces d'un maire, Justin Danwe a craché le morceau

L’affaire Martinez Zogo vient de prendre un autre grand tournant. Le tribunal militaire enquête maintenant sur les traces d’un second commando qui a définitivement achevé le journaliste radio, selon nos informations. Boris Bertolt confirme cette tendance dans sa publication ci-dessous relayée pour vous.

L’enquête sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo prend un tournant décisif au tribunal militaire. Désormais, les magistrats n’enquêtent plus seulement sur les faits de filature, enlèvement et torture mais également d’assassinat comme l’avaient réclamé les avocats de la famille.

Dans ce registre, les membres du commando de la DGRE ont indiqué au cours de leurs auditions qu’ils ont laissé Martinez Zogo en vie après l’avoir torturé. En précisant que le lieu de la découverte du corps, c’est-à-dire à proximité de la résidence de l’ancien commandant de la garde présidentielle, le Colonel Etoundi Nsoe, arrêté puis relâché par le tribunal militaire n’est pas où ils ont laissé Martinez Zogo.

Ainsi, plusieurs personnes ont déjà été arrêtées parmi lesquels Alain Ekassi, un « faux gendarme » qui faisait office de garde de corps de Martinez Zogo et qui s’est retrouvé sur le lieu de la découverte du corps (une vidéo existe). Les magistrats militaires sont également sur les traces d’un maire, originaire de Nnanga Eboko qu’ils entendent auditionner. Car ils sont sur les traces d’un second commando, celui-là qui aura récupéré Martinez Zogo, l’a achevé et est allé déposer son corps où il a été retrouvé.

Pour comprendre cette piste, il faut revenir sur deux choses. D’abord, le rapport d’expertise médico-légal. Dans ce rapport dont j’ai pu obtenir copie, daté du 10 février 2023 et signé par Dr Mogue Bopda Tidianie, Nalbert Epouse Boujeka, Dr Zoa Ottou Ange Michel ; Dr Ngongang Gilbert Frank Olivier, il est écrit : « Le lieu de découverte du cadavre est une scène de crime secondaire ».

C’est-à-dire que là où Martinez Zogo a été découvert n’est pas le lieu où il a été tué. Qui a donc déposé le corps de Martinez Zogo à proximité de la résidence du Colonel Etoundi Nsoe ?

Plus encore, les auditions du chef du commando, Justin Danwe. Déjà à l’enquête préliminaire, il parle « d’un coup dans le coup » au cours de son audition par la commission mixte. Lisez.

Question du Colonel Otoulou : en tant qu’officier supérieur, vous êtes-vous posé la question de savoir si quelqu’un ne serait pas venu après vos hommes pour l’achever ?

Réponse de Justin Danwe : s’agissant du volet de votre question, avec du recul je me rends compte qu’il y a quelque chose qui cloche. Je m’explique. Si monsieur Martinez Zogo de regretté mémoire désormais était décédé le même soir du 17 janvier, son corps aurait été trouvé en décomposition très avancée. Or tel n’a pas été le cas. Et s’il n’était pas mort cette nuit, il se serait battu pour retrouver soit son domicile ou la première maison pour appeler au secours ou à défaut, il aurait été découvert par un passant quelconque. Quand j’ai dit cela, je m’interroge autant que vous et je me demande si quelqu’un n’a pas fait le coup dans le coup.

Les magistrats militaires sont donc aujourd’hui convaincus qu’il y a eu un second commando dans l’affaire Martinez Zogo. Les enquêtes se poursuivent.