Amougou Belinga jubile depuis sa cellule du SED, un prête camerounais Ekang vole à son secours

Abbé Jean Armel Bissi croit en l'innocence de Jean-Pierre Amougou Belinga

Mon, 27 Feb 2023 Source: www.camerounweb.com

Le prêtre et enseignant de philosophie Abbé Jean Armel Bissi croit en l'innocence de Jean-Pierre Amougou Belinga et lui adresse une lettre de réconfort et de soutien dont voici l'intégralité en dessous.

« Monsieur le PDG, Majesté et Frère Ekang.

Je partage avec vous beaucoup d’affinités quant à notre identité culturelle Ekang, le désir de lui assigner un nouveau paradigme devant un environnement social devenu plus que compétitif, pour le plus grand bien de la diversité camerounaise cependant, sans oublier l’envie de donner aux générations à venir un témoignage d’endurance, de pugnacité face à l’adversité de la vie et surtout la résolution ferme d’arriver à des exploits qui, pour le plus grand nombre de ceux qui ont en commun l’identité Ekang, ne sont pas de chez nous.

Votre personne n’est donc pas anodine à mes yeux. Vous êtes un monsieur que je porte beaucoup en estime et je me refuse de changer d’avis après l’ebruitement d’une actualité encore à élucider. Henri Bergson n’y verrait rien d’autre qu’une conscience : » Le trait d’union entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre le passé et l’avenir ».

Ma particularité étant, avant de tout, de ne jamais renier des proches et amis qui sont en difficultés, j’ai pris la résolution de vous faire cette lettre. Il m’est difficile de passer par plusieurs procédures administratives en ce moment pour venir vous voir depuis le lieu de votre détention. Vous n’êtes non plus joignable par les canaux habituels. Mais, mon texte vous parviendra.

Le philosophe Charles Alfred Blondel ecrivait : » La clef d’autrui est d’abord en nous-mêmes, car nous ne faisons jamais que conjecturer autrui ». Je m’ abstiens donc de vous juger, pire encore de vous condamner et de vous renier au regard des évènements de ces derniers jours. Je fais confiance à la justice de notre pays. Je sais surtout que la vérité sera rétablie au terme de l’enquête qui a été diligentée par le Chef d’Etat après l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.

Vous êtes un grand compatriote. Vous êtes avant tout un citoyen qui respecte les institutions publiques de son pays. C’est dans ce cadre que je ne doute pas de votre sérénité devant les procédures judiciaires dans lesquelles vous êtes mêlé en ce moment. Je veux prendre sur moi le risque de dire que vous ne pouvez pas tuer un homme compte-tenu du grand nombre dont vous êtes à la fois parent, protecteur, employeur et donc bienfaiteur.

Mais, je risque d’entraver la procédure en cours en interférant sur l’action de la justice. De même, quand il m’arrive d’imaginer que vous pouvez avoir tué un homme, les œuvres que vous posez pour attendrir la misère humaine boostent mon doute au point où je finis, pareillement, par me convaincre qu’il faut attendre ce que diront les investigations en cours.

C’est donc avec toute la prudence nécessaire que je m’offre à vous, depuis le lieu de votre détention, non pas comme un accusateur encore moins comme un avocat mais plutôt comme un frère, un ami, un admirateur dont les prières vous accompagnent. Vous avez droit au respect de toute personne lucide. Vous méritez qu’on vous dise courage dans l’épreuve en cours. Vous êtes un grand homme dont l’action sociale témoigne de l’humanisme faste dont est imprégnée votre âme.

Même lorsqu’il arriverait que vous soyez reconnu des faits pour lesquels vous êtes soupçonné, j’y verrai non pas une nature profonde et cohérente mais un péché, une chute de laquelle on peut se repentir en reprenant le droit chemin. Vous êtes en effet un enfant de Dieu et le chemin de la conversion ne se ferme à personne.

Je partage par ailleurs les souffrances de la famille et des proches de notre regretté compatriote Martinez Zogo. Je porte aussi au fond de moi la nature humaine qui se revolte en chacun de nous depuis la survenance de cet assassinat crapuleux. Comme toute conscience droite et éclairée, je demande que la justice soit rendue.

Toutefois, aucune information publique qui soit connue de tous ne vous accable jusqu’à présent. J’ assume donc le lien, l’admiration et surtout le soutien que je vous manifeste en ces circonstances troubles. Cela accouchera bien-sûr de beaucoup de lumière dans le témoignage que l’on aura à rendre à la personne que vous êtes en pays Ekang et partout ailleurs si votre innocence vient à être établie.

Majesté, vous allez beaucoup apprendre de la vie après ces moments difficiles que vous vivez. Chaque difficulté est une expérience qui nous construit. Alfred de Musset disait d’ailleurs : » L’ homme est un apprenti, la douleur est son maître, et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert ». Vos peines actuelles féconderont d’un AMOUGOU BELINGA aux idées continuellement plus nobles et très enthousiastes.

Monsieur le PDG, Majesté et frère Ekang, recevez l’expression de mes sincères salutations et de mon profond soutien face à l’épreuve que vous traversez.

Abbé Jean Armel Bissi, prêtre et enseignant de philosophie (Cameroun). »

Source: www.camerounweb.com
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