En principe, sauf en matière de terrorisme où la durée de garde-à-vue peut aller jusqu'à 15 jours renouvelables, la durée maximale de la garde à vue devant les juridictions pénales de droit commun est de 03 jours (24heures renouvelables deux fois) selon l'article 119 du Code de procédure pénale au Cameroun.
Il existe des exceptions pratiques. car si le délai de garde à vue normal est de 48 h, une mesure renouvelable une fois, si l’enquête nécessite un délai supplémentaire de garde à vue, il faut que ce délai soit prorogé par le procureur de la République.
Dans ce cas précis, Jean-Pierre Amougou Belinga et Bruno Bidjang ayant passé leur troisième nuits au SED ce mercredi 08 février 2023, ont vu leur garde-à-vue être renouvelée par le SED et ne seront pas placés sous mandat de dépôt ou encore en détention provisoire en attendant leur procès ou encore leur sortie.
Actu-Cameroun qui tient cette information d'une source bien introduite indique que le dossier se complique car des membres du gouvernement y sont nommément cités mettant dans une impasse les enquêteurs.
« Toujours dans les coulisses de cette enquête actuellement au SED, le journaliste Xavier Messe était effectivement sur une bonne piste. En effet, quelques heures seulement après la disparition du journaliste Martinez Zogo certaines personnalités de Yaoundé connaissaient qu’il avait été tué. Il est donc établi de nos jours que plusieurs membres du gouvernement savaient que Martinez était en danger » écrit le confrère.
Arrestation de Amougou Belinga : Ousmane Mey porte le coup de grâce à Laurent Esso, Paul Biya a le dernier mot
« Laurent Esso Ministre d’Etat à la Justice doit démissionner pour que la Justice camerounaise ne soit pas confondue par son implication dans l’assassinat de Martinez Zogo. » c'est ce que souhaite Aboubakar Ousmane Mey, homme politique camerounais et président de Justice Plus.
En effet, plusieurs sources évoquent la probable implication du Ministre d’Etat à la Justice et Garde des sceaux Laurent Esso et font de ce dernier l'un des cerveaux et commanditaires de l'assassinat du journaliste Martinez Zogo. Mais pourra t-il être arrêté et auditionné comme le sont les autres noms cités à l'instar de Jean-Pierre Amougou Belinga ?
« Son nom ayant été cité par Justin Danwe, le ministre de la Justice se retrouve, de fait, sous les feux des projecteurs. Il est cependant peu probable qu’il soit un jour interpellé comme l’ont été les autres suspects, ce scénario nécessitant une autorisation expresse du chef de l’État. », a évoqué le Magazine panafricain.
Pourtant les aveux de Justin Danwe avaient explicitement pointé du doigt l'implication du ministre de la justice Laurent Esso, comme le mentionnait RSF bien avant l'interpellation de Jean-Pierre Amougou Belinga.
Reporters sans frontières indiquait que « d’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui (Jean-Pierre Amougou Belinga, ndlr) aurait alors répondu de "finir le travail" pour éviter une nouvelle affaire Paul Chouta, un journaliste laissé pour mort au bord d’une route l’année dernière, après avoir été passé à tabac par un mystérieux commando, qui n’a jamais été identifié ».
Au Cameroun, pour qu'un ministre soit inquiété, il faut expressément l'autorisation formelle de Paul Biya et dans ce cas précis, les yeux ont rivés vers ce dernier qui agit quand on s'y attend le moins.