Assassinat de Martinez Zogo : la vérité des faits

La société s'est construite autour de la valeur cardinale qu'est la vérité.

Sun, 19 Feb 2023 Source: MUTATIONS

L’environnement sociopolitique actuel de notre pays et les événements tumultueux qui s’y déroulent nous imposent de repenser, pour notre temps et pour la postérité, ce que sont la vérité et ses composantes. En fait, rechercher la vérité, ce n’est pas se limiter aux évidences paresseuses, aux idées préconçues ou encore aux amalgames incongrus. Parce qu’elle est à la portée de tous car contemplée par nos âmes avant d’arriver à la réalité matérielle, la vérité doit être, dans chaque cas éprouvé, démontrée et vérifiée.

Pour rappel, la société s'est construite autour de la valeur cardinale qu'est la vérité. À chaque fois qu'il y a un déséquilibre social qui ampute le fonctionnement du système social et qui le met en mal, c'est à la quête de la vérité que se lancent les gens pour éviter de demeurer des sots à outrance. Celle-ci est permanente, car la déstabilisation de la vérité conduit à la fracture du minimum de consensus qui nous lie tous. Si certains essaient de donner à la vérité des variables aléatoires en fonction de leurs partis pris, d'en tordre le sens et la profondeur, d'en faire usage pour régler des comptes, c'est le plus commun des citoyens qui souffre de s'abreuver à des sources infestes.

Ce qui se vit au Cameroun actuellement commande que ceux qui consomment l’information s’indignent du déséquilibre social sans précédent dans lequel quelques-uns veulent nous plonger au gré de leurs intérêts et de leurs partis pris. La pédagogie consiste, pour les éducateurs, à mettre en gardes les plus jeunes contre l’utilisation abusive, démesurée, des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce que l’on adopte comme vérité aujourd’hui, consommée sans remise en question, se façonne au gré de nouveaux informateurs d'un autre genre, dont les réseaux sociaux ont dressé le tapis rouge. Lanceur d'alerte, mercenaire à la solde des parties, conspirateurs crapules. Bienvenue dans la République des privilèges où les quelques biens heureux contrôlent le gros de la chose commune.

C'est assurément dans ce fourre-tout et ce bal des impostures que le feuilleton du crime odieux du journaliste Camerounais Martinez Zogo se raconte et dont le dénouement occupe tous les esprits. Comment construire la vérité, lui donner du sens, pour en faire un minimum de consensus social, dans un environnement où il se dit qu'en douce des règlements de compte se trament ? Quand on a en idée salutaire la chose commune, on ne désinforme pas pour sa propre gloire. On ne torpille, ni le sens, ni la portée de la réalité et on ne restitue que la vérité. C'est ensemble que se construit la société, dans un amas d'imperfections certes, mais avec en idée d'atteindre, somme toute, un objectif sacerdotal qui est de s'abreuver à des sources dignes de foi.

Source: MUTATIONS
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