Assassinat de Martinez Zogo : plus d'un mois après, scène inimaginable à la rédaction d'Amplitude FM

La douleur est toujours présente au sein de cette radio.

Thu, 2 Mar 2023 Source: MUTATIONS

Plus d’un mois après la disparition du chef de chaîne, la douleur est toujours présente au sein de cette radio.

L’ambiance de recueillement observée il y a quelques semaines au siège d’Amplitude FM sis au carrefour Ceper à Yaoundé commence à s’estomper. À notre arrivée en mi-journée du lundi dernier, c’est un lieu dessert qui nous accueille. Sur la banderole portant le message du deuil à l’entrée de la maison de la radio, on peut lire : « Martinez Zogo for ever». Juste en bas de l’affiche, l’effigie de l’illustre disparu posée sur une petite table improvisée nous rappelle la vanité existentielle de l’homme. Il était 11h 30 environ quand nous arpentons les couloirs de l’immeuble siège de la structure radiophonique. Bien avant la salle de rédaction, une foule de personnes, entre autres, des vendeurs ambulants, des motos-taximen au repos écoutent religieusement une émission. Il s’agit de «Embouteillage», et la voix de Martinez alimente le coin. Le vendeur d’à côté se lâche. « Il s’agit là d’une rediffusion de ses émissions».

Dans la salle de rédaction, le rédacteur en chef et deux de ses collaborateurs préparent le journal de midi. Il est question de satisfaire les auditeurs de cette radio.«L’ambiance est morose surtout que nous n’avons pas encore les résultats de l’enquête. Mais, nous faisions des efforts pour venir au travail, pour ne pas abandonner nos auditeurs. Chacun fait l’effort d’être là tous les matins. Au fur et à mesure que les confrères viennent nous réconforter, nous sommes soulagés. Malgré que l’ambiance est morose, nous ne baissons pas les bras nous continuons à travailler», a déclaré Charlie Aimé Tchouemou, rédacteur en chef à Amplitude FM.

Au nom de ses collaborateurs, le rédacteur en chef dit avoir confiance à la justice camerounaise et refuse tout commentaire sur le processus judiciaire et se dit être dérangé du prolongement du suspense. «Ce n’est plus la grande affluence comme au début. Les gens commencent à se lasser, au vue des tractations au niveau des enquêteurs. Nous portons toujours le deuil. Le prolongement des processus judiciaires nous dérange, on attend en ce moment à voir le corps du chef de chaîne mais, les choses traînent. Ça nous fait beaucoup mal» s’indigne Charlie Aimé Tchouemou. Après la découverte macabre de la dépouille du présentateur de l’émission «Embouteillages », la presse locale et internationale accorde une place de choix au traitement de cette actualité. Au sein de la radio où exerçait l’animateur, la chapelle ardente allumée le 23 janvier dernier, au lendemain de la découverte du corps mutilé du chef de chaîne ne brûle plus. On parle du chef de Martinez Zogo désormais au passé.

À ce jour, c’est un silence total qui règne autour de la chapelle ardente. L’animateur de l’émission «Embouteillages » a été enlevé le 17 janvier dernier. Son corps en état de putréfaction a été retrouvé cinq jours plus tard à Ebogo 3 par Soa, une banlieue de la ville de Yaoundé. Des suspects ont été interpellés à la suite de l’enquête judiciaire ouverte conduite par une commission mixte gendarmerie-police mise sur pied par le président de la République.

Source: MUTATIONS
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