Assurance-vie : les éléments en possession d'Amougou Belinga qui font peur aux autorités

L’assassinat du journaliste Martinez Zogo soulève tant de questions pertinentes comme les raisons qui ont poussé les commanditaires à presser sur le bouton rouge. L’animateur radio était en possession de documents accablants qui prouveraient que des personnalités bien connues du régime Biya sont impliquées dans des scandales de détournements de fonds au sommet de l’État.

La suite tout le monde la connait déjà. Des arrestations multiples ont eu lieu après la découverte macabre du corps sans vie de Martinez Zogo au lieu-dit Ebogo à Yaoundé dans la capitale. Ces interpellations ont été suivies par des auditions poussées au Secrétariat d’État à la défense (SED).

La conséquence de ces enquêtes a été l’inculpation de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga accusé de « complicité de torture par aide » et des personnes comme le DG de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le lieutenant-colonel Justin Danwe qui est le chef des opérations spéciales de la DGRE et quelques éléments de ce même service de renseignement.

Jean-Pierre Amougou Belinga et le collectif de ses avocats ont demandé une libération provisoire. Le 13 avril passé était le jour attendu pour le verdict. Le juge a repoussé la décision de la Cour d’appel sur le 27 avril prochain pour probablement réfléchir davantage.

Au vu des derniers évènements, il commence de plus en plus à être clair pour tout le monde que Jean-Pierre Amougou Belinga n’est pas le seul décisionnaire dans l’assassinat de Zogo. On parle de crime d’État, une opération dans laquelle seraient mouillées des autorités comme le ministre de la Justice, Garde des sceaux Laurent Esso, le ministre des Finances Louis-Paul Motaze pour ne citer que ceux-là.

Pour l’instant, ces ministres n’ont pas été dérangés par la justice. Ils sont toujours à leur poste et vaquent librement à leurs occupations. Mais inutile de dire que Jean-Pierre Amougou Belinga sait forcément des choses sur eux, lui qui a longtemps été proche de ces hommes.

Les infos disent que le zomloa des zomloa est toujours en constante discussion avec Laurent Esso qui ferait tout pour faciliter sa détention à la prison principale de Kondengui. Le membre du gouvernement Laurent Esso ne serait-il pas justement en train de se protéger en offrant son assistance à Jean-Pierre Amougou Belinga pour qu’il ne le dénonce pas ?

La romancière Calixthe Beyala se pose pratiquement la même question : « Jean-Pierre Amougou Belinga aurait-il des éléments pour faire chanter certains responsables politiques camerounais ? Tout donne à le croire », commence-t-elle dans une publication.

Calixthe Beyala ajoute ensuite « attendons le 27 avril, s'il est libéré, cela signifierait qu'il y a eu corruption et chantage. Mais le monde entier sera debout comme un seul homme. Courage à tous ».

Jean-Pierre Amougou Belinga a longtemps évolué dans ce milieu de la filouterie pour savoir qu’il faut avoir une sorte d’assurance-vie. Calixthe Beyala croit qu’il l’a justement et que les autorités le savent, ce qui les freineraient à être intransigeantes sur ce dossier.