Le studio de la radio catholique locale d’Ebolowa a été pris d’assaut par des professionnels de la plume et du micro, pour un témoignage auquel participaient également les auditeurs. Une façon à eux de faire le deuil de leur confrère arraché brutalement à la vie par des mains noires. Les hommes de médias basés dans la capitale régionale du Sud se sont donnés rendez-vous dans un programme radiophonique baptisé « Feu vert » et tenu par Paul Patrice Amougou de la Radio communautaire de développement de la Mvila (Rdcm), une radio catholique qui officie à Ebolowa depuis une vingtaine d’années.
Pour « Patrice Saint Paul » comme on l’appelle affectueusement, l’heure est grave pour exercer actuellement au Cameroun. Au-delà des simples intimidations, des menaces et autres coups de fils téléphoniques anonymes, le temps n’est plus très propice pour l’exercice du métier au pays. Aujourd’hui, « les jeunes semblent ne plus trop voir le journalisme comme le plus beau métier du monde, mais comme un métier plus risqué que celui des armes en temps de guerre ». Pour le présentateur, « c’est une émission hommage à Martinez Zogo, un moment de sensibilisation de ceux qui décident des vies des autres de penser que Dieu créateur n’a pas donné ce Pouvoir à l’homme de supprimer la vie. Dès que tu le fais, tu vas en marge des lois divines et les conséquences sont fatales des générations en générations ».