Le Cabinet Civil vient de publier un communiqué officiel confirmant le départ du président camerounais ce dimanche 21 septembre pour un "court séjour privé en Europe", accompagné de Chantal Biya. Une absence qui suscite déjà les interrogations à une semaine de l'ouverture de la campagne présidentielle.
C'est désormais officiel. Le président Paul Biya a effectivement quitté Yaoundé ce dimanche 21 septembre 2025 "en fin de matinée", selon un communiqué du Cabinet Civil signé par Samuel Mvondo Ayolo. Le chef de l'État camerounais est parti "en compagnie de Son Épouse, Madame Chantal Biya, pour un court séjour privé en Europe".
Le document officiel précise la composition de la suite présidentielle qui accompagne le couple présidentiel dans ce déplacement. Trois personnalités figurent dans cette délégation :
Samuel Mvondo Ayolo, Ministre Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République
Vice-Amiral Fouda Joseph, Conseiller Spécial à la Présidence de la République
Simon Pierre Bikele, Chef du Protocole d'État
Cette composition relativement restreinte contraste avec les déplacements habituels du président camerounais, suggérant effectivement le caractère "privé" du voyage annoncé par la présidence.
Ce départ intervient dans un contexte électoral particulièrement sensible, à exactement une semaine de l'ouverture officielle de la campagne présidentielle prévue pour le 28 septembre. L'absence du président sortant à ce moment crucial de la vie politique camerounaise alimente déjà les spéculations sur ses motivations réelles.
Plusieurs observateurs s'interrogent sur ce timing, d'autant que Paul Biya n'a toujours pas officialisé sa candidature à l'élection du 12 octobre 2025. Cette situation inédite place le Cameroun dans une incertitude politique majeure à trois semaines du scrutin.
Si le communiqué officiel évoque un "court séjour privé", les véritables raisons de ce voyage font déjà l'objet de nombreuses supputations dans les milieux politiques camerounais. Certains analystes pointent du doigt le caractère récurrent de ces déplacements du chef de l'État vers l'Europe, notamment la Suisse, souvent associés à des questions de santé.
D'autres voix, plus critiques, estiment que ce voyage révèle les priorités réelles du président nonagénaire. "À une semaine du début de la campagne présidentielle, Paul Biya ne voyage pas pour sa fille. C'est un homme qui vit pour lui et le pouvoir. Son seul objectif : mourir au pouvoir", déclare Boris Bertolt
Ce nouveau départ pour l'Europe ravive inévitablement les souvenirs du précédent séjour de septembre 2024, qui avait duré plusieurs semaines et alimenté de folles rumeurs sur l'état de santé du président. Son absence prolongée avait alors créé un climat d'incertitude politique majeur au Cameroun.
"Paul Biya a voyagé parce qu'il est malade. C'est aussi simple que ça !", affirme la même source, suggérant que les motivations sanitaires seraient la véritable explication de ces déplacements réguliers vers l'Europe.
Pendant que le président s'absente, ses adversaires politiques tentent d'occuper le terrain. Issa Tchiroma Bakary a déjà lancé sa campagne avec un meeting à Bertoua, tandis que d'autres candidats potentiels multiplient les déclarations pour maintenir la pression politique.
Cette absence temporaire du chef de l'État pourrait constituer une opportunité pour l'opposition de gagner en visibilité médiatique et de structurer ses messages, dans un contexte où les interrogations sur la capacité de Paul Biya à effectuer une campagne traditionnelle se multiplient.