CONFIDENTIEL: Un capitaine de l'armée détenu au SED pour la fuite d'images de l'incident aérien de Paul Biya

Avion Paul Biya Maroua Image illustrative

Sun, 16 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Un officier supérieur de l'armée camerounaise a été placé en détention pendant plusieurs jours au Secrétariat d'État à la Défense (SED), accusé d'avoir divulgué les images de l'accident survenu le 7 octobre 2025 à l'aéroport de Maroua Salak, impliquant l'avion présidentiel transportant Paul Biya. Cet incident, survenu en pleine campagne électorale, avait été soigneusement gardé secret par les autorités.

Le 7 octobre 2025, lors d'un déplacement de campagne pour la présidentielle, l'avion transportant le Chef de l'État Paul Biya a connu un incident technique à l'atterrissage. L'aileron de l'appareil a percuté un arbre en bordure de la piste d'atterrissage de l'aéroport de Maroua Salak, dans la région de l'Extrême-Nord.

Selon les informations qui ont filtré, le Président aurait été "sonné" par l'impact, craignant même pour sa vie durant ces instants critiques. L'appareil présidentiel est depuis lors immobilisé au sol, cloué à Maroua en attente de réparations ou de remplacement.

L'information a été soigneusement dissimulée aux Camerounais pendant les premières heures suivant l'incident. Fait inhabituel pour un président qui, en 42 ans de pouvoir, ne passe généralement jamais une nuit dans une ville camerounaise en dehors de Yaoundé et de son village natal, Paul Biya a été contraint de passer la nuit à Maroua en attendant l'arrivée d'un second avion.

Lorsque l'information a été révélée pour la première fois sans images, le public l'a accueillie avec scepticisme, certains accusant même la source de mensonge. Mais la divulgation ultérieure de photos de l'incident a confirmé la réalité de l'accident.

C'est dans ce contexte qu'un capitaine de l'armée camerounaise a été arrêté et détenu pendant plusieurs jours au SED. L'officier est soupçonné d'être à l'origine de la diffusion des images compromettantes montrant les dégâts subis par l'avion présidentiel.

Cette arrestation témoigne de la sensibilité extrême de l'affaire pour les autorités, qui ont tout fait pour éviter que l'incident ne devienne public, particulièrement en pleine période électorale. La détention de l'officier soulève également des questions sur la gestion de l'information sécuritaire et sur les pressions exercées sur les militaires pour maintenir le secret autour des incidents impliquant la présidence.

Cet épisode soulève plusieurs interrogations : l'état réel de la flotte aérienne présidentielle, les conditions de sécurité lors des déplacements du Chef de l'État, et surtout la politique du secret qui entoure tout incident impliquant la présidence de la République.

Le sort du capitaine détenu et les suites judiciaires éventuelles de cette affaire restent, à ce jour, entourés de la même opacité qui a caractérisé la gestion de l'incident initial.

Source: www.camerounweb.com