Cameroun : Issa Tchiroma Bakary, l’art du retour en grâce à l’approche de la présidentielle

Issa Tchiroma Bakary, figure incontournable et controversée de la politique camerounaise, semble une nouvelle fois maîtriser l’art du rebond. Alors que le septentrion, son fief, devient un terrain de contestation contre Paul Biya, le leader du FSNC manœuvre pour rester indispensable.

Fin tacticien, l’ancien opposant reconverti en allié du régime a marqué les esprits lors de ses récents meetings à Maroua et Garoua. Sans appeler à voter Biya, il a laissé planer le doute sur ses intentions, tout en rappelant que « le septentrion est incontournable ». Un message subtil : le pouvoir a encore besoin de lui.

Derrière cette apparente neutralité se cache un calcul. Affaibli par des défections au sein de son parti et la défection de son protégé Salmana Amadou Ali, Tchiroma a lancé une purge interne. Suppression du poste de vice-président, suspension des meetings : il resserre les rangs pour apparaître comme un partenaire crédible à Yaoundé.

Avec la présidentielle d’octobre et les rumeurs de remaniement, le ministre de l’Emploi mise sur son réseau et son expérience pour négocier sa place. Son objectif ? Être, comme depuis trente ans, au cœur des tractations, quitte à jouer les équilibristes entre soutien au régime et velléités d’autonomie.

Dans un Cameroun où les alliances se font et se défont, Tchiroma prouve qu’il reste un fin stratège. Mais dans un septentrion en pleine ébullition, sa longévité politique tiendra-t-elle face à la soif de changement ?