Une révélation exclusive de Jeune Afrique bouleverse l'échiquier politique camerounais : Issa Tchiroma Bakary, ancien porte-parole du gouvernement et figure emblématique du septentrion, se dit désormais favorable à une transition politique encadrée de trois à cinq ans. Une proposition qui marque un tournant majeur dans la stratégie de l'opposition.
Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, l'ancien ministre de l'Emploi aurait été approché par Akere Muna, avocat et candidat déclaré à la présidentielle d'octobre. À l'initiative de ce dernier, Tchiroma se serait montré réceptif à l'idée d'une transition politique dirigée par une "personnalité consensuelle".
Cette transition aurait pour mission prioritaire, toujours selon les révélations de Jeune Afrique, "la restauration des institutions et l'organisation d'élections libres, transparentes et crédibles". Une approche qui tranche avec les stratégies habituelles de l'opposition camerounaise.
Cette ouverture de Tchiroma Bakary représente un changement radical dans le paysage politique camerounais. L'ancien fidèle de Paul Biya, qui dirigeait encore récemment la communication gouvernementale, propose désormais une alternative institutionnelle à la crise politique que traverse le pays.
Jeune Afrique révèle que des échanges ont également eu lieu avec Alice Nkom, avocate réputée pour son engagement en faveur des droits humains, bien que leur contenu reste confidentiel. Cette approche suggère une recherche de légitimité auprès des défenseurs des droits de l'homme.
L'enquête exclusive de Jeune Afrique dévoile une intense activité diplomatique autour de cette proposition. Les émissaires d'Issa Tchiroma Bakary devaient rencontrer Maurice Kamto ce 4 juillet, selon les informations du magazine panafricain.
Des rendez-vous sont également prévus entre les hommes de l'ancien ministre de l'Emploi et le "groupe de Douala" d'Anicet Ekane et Sam Mbaka. Cette multiplication des contacts suggère une stratégie de rassemblement large autour de l'idée de transition.
La proposition révélée par Jeune Afrique soulève plusieurs questions cruciales :
La personnalité consensuelle : Qui pourrait incarner cette figure de transition acceptable par toutes les parties ? La recherche d'un profil neutre et respecté s'annonce complexe dans un pays polarisé.
Les modalités pratiques : Comment organiser cette transition dans le cadre constitutionnel actuel ? Les révélations de Jeune Afrique ne précisent pas les mécanismes juridiques envisagés.
L'adhésion du pouvoir : Cette proposition nécessiterait l'accord du régime en place, ce qui paraît improbable sans une pression significative.
Cette initiative, dévoilée en exclusivité par Jeune Afrique, propose une alternative à la confrontation électorale directe prévue en octobre. Elle s'inscrit dans une logique de "sortie par le haut" de la crise institutionnelle que traverse le Cameroun.
L'approche de Tchiroma Bakary pourrait séduire une partie de l'électorat lassée par des décennies de blocage politique. Elle offre une perspective de renouvellement sans rupture brutale, susceptible de rassurer les forces modérées.
Cette proposition constitue également un test pour l'opposition camerounaise. Sa capacité à se rassembler autour d'une vision partagée de la transition sera déterminante pour la crédibilité de cette alternative.