Choc des titans: Les professeurs Aba'a Oyono et Owona Nguini s'affrontent sur le sort de Maurice Kamto

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Fri, 21 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

La question de la candidature de Maurice Kamto à l'élection présidentielle de 2025 provoque un vif débat dans les milieux académiques et juridiques camerounais. Deux éminents experts se trouvent aux antipodes de cette controverse : le Professeur Jean Calvin Aba'a Oyono, qui estime que cette candidature est légalement possible, et le Professeur Mathias Eric Owona Nguini, qui soulève de sérieuses objections quant à sa légitimité.

Le code électoral camerounais prévoit deux voies principales pour se porter candidat à la magistrature suprême : obtenir l'investiture d'un parti politique disposant d'élus au sein des différentes institutions du pays, ou se présenter en tant que candidat indépendant en recueillant 300 signatures d'élus et de chefs traditionnels.

Le Pr Aba'a Oyono fonde son argumentation sur l'article 15 de la Constitution camerounaise qui stipule que "tout mandat impératif est nul". Selon son interprétation, cette disposition signifie que les élus représentent l'ensemble de la nation camerounaise et non uniquement leur formation politique. Cette lecture ouvrirait la possibilité pour Maurice Kamto de solliciter des signatures auprès d'élus issus de différents partis.

À l'opposé, le Pr Owona Nguini conteste vigoureusement cette analyse. Il précise que l'article 15-3 de la Constitution, invoqué par son homologue, ne s'applique qu'aux députés et ne peut être étendu à l'ensemble du processus électoral. Pour lui, les conditions d'éligibilité à la présidentielle sont clairement circonscrites par la loi et ne permettent pas une telle interprétation. Il souligne par ailleurs que la situation actuelle du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), parti de Maurice Kamto, constitue un obstacle majeur à sa participation aux prochaines échéances électorales.

Cette divergence d'interprétation entre deux figures académiques respectées illustre la complexité des enjeux juridiques entourant cette élection. Le débat n'est pas seulement technique, mais revêt également une dimension politique significative dans le contexte électoral camerounais.

Le Conseil constitutionnel, seule instance habilitée à trancher définitivement sur cette question, n'a pas encore été saisi officiellement. Cette situation d'incertitude alimente les tensions politiques. Maurice Kamto, déterminé à participer au scrutin, a d'ailleurs adressé un message ferme à ses partisans mercredi dernier, les appelant à se tenir "prêts à riposter" face à une éventuelle disqualification de sa candidature.

La résolution de cette controverse juridique pourrait avoir des répercussions majeures sur le paysage politique camerounais à l'approche de cette échéance électorale cruciale, alors que le pays fait face à de multiples défis sécuritaires et économiques.

Source: www.camerounweb.com
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