Les tractations secrètes de l'opposition révélées - Jean-Michel Nintcheu, l'homme de l'ombre des négociations

Alors que Maurice Kamto reste silencieux sur ses intentions après son éviction de la présidentielle, Jeune Afrique révèle l'intense ballet diplomatique qui se joue en coulisses pour forger une alliance anti-Biya. Au cœur de ces négociations : un homme, Jean-Michel Nintcheu, qui orchestre discrètement les pourparlers.

Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, c'est Jean-Michel Nintcheu, député et figure de l'Alliance pour une transition pacifique (ATP), qui mène depuis plusieurs jours les négociations les plus délicates de l'opposition camerounaise. Loin des projecteurs, l'homme politique multiplie les contacts avec les équipes des candidats encore en lice.

Jeune Afrique a pu établir que Nintcheu est actuellement en pourparlers directs avec les équipes d'Issa Tchiroma Bakary (FSNC) et celles de Bello Bouba Maïgari (UNDP). Ces discussions, menées dans la plus grande discrétion, portent sur les modalités d'un éventuel ralliement des soutiens de Maurice Kamto.

Les révélations de Jeune Afrique montrent que le temps joue contre les négociateurs. La date butoir du lundi 11 août à minuit pour confirmer les candidatures ou procéder aux désistements transforme ces tractations en course contre la montre. Passé ce délai, comme l'explique un cadre d'Elecam interrogé par Jeune Afrique, "il ne sera plus possible de rembourser la caution versée, encore moins de retirer les bulletins de vote qui auront déjà été imprimés".

Cette contrainte technique explique l'intensification des contacts ces dernières heures. Jeune Afrique apprend que les discussions se sont même étendues au-delà du cercle initial, impliquant désormais Jean Monthé Nkouobité (MCNC), Anicet Ekane (Manidem) et Cyrille Sam Mbaka du groupe de Douala.

Selon nos sources, Jeune Afrique peut révéler qu'une réunion cruciale est prévue ce samedi 9 août à Yaoundé. Anicet Ekane, qui rentrera de Douala, doit y rencontrer ses nouveaux alliés pour "décider de la position qu'ils adopteront pour la suite du processus", comme il l'a lui-même annoncé dans un communiqué.

Cette rencontre, dont Jeune Afrique a pu confirmer l'organisation, pourrait être déterminante pour l'avenir de l'opposition camerounaise. Elle intervient dans un contexte où Maurice Kamto n'a toujours pas dévoilé ses intentions, laissant ses négociateurs dans l'incertitude.

Les informations recueillies par Jeune Afrique révèlent cependant que ces tractations se heurtent à de nombreux obstacles. L'état-major de Maurice Kamto apparaît divisé sur la stratégie à adopter, certains reprochant aux autres opposants leur silence passé face aux difficultés rencontrées par leur leader.

Un climat de suspicion persiste également envers Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, anciens membres du gouvernement. Jeune Afrique a pu constater que cette méfiance constitue l'un des principaux freins aux négociations en cours, alimentant les débats internes au sein de chaque formation politique.

L'issue de ces tractations secrètes, révélées par Jeune Afrique, déterminera si l'opposition camerounaise parviendra à présenter un front uni face à Paul Biya ou si elle restera fragmentée à quelques semaines du scrutin d'octobre.