Ngoh Ngoh est considéré comme le Vice-président
De nouvelles tensions éclatent au sein du gouvernement camerounais dans la gestion du contentieux opposant le Cameroun à la junior-minière australienne Sundance Resources devant la Chambre de commerce internationale de Paris (CCI).
Selon des informations exclusives obtenues par notre rédaction, le Secrétaire Général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, aurait récemment demandé au ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean de Dieu Momo, de signer une convention pour le paiement des honoraires de l'avocat représentant le Cameroun dans cette affaire. Face à cette demande, le ministre délégué aurait refusé, arguant que cette responsabilité "ne relève pas de ses prérogatives mais du ministère de la Justice".
Cette situation intervient dans un contexte particulièrement délicat, puisque le ministre de la Justice, Laurent Esso, se trouve actuellement hospitalisé en Europe pour des raisons de santé. D'après plusieurs sources proches du dossier, c'est précisément cette absence qui serait exploitée pour tenter de réorienter la stratégie juridique du Cameroun dans ce litige aux enjeux financiers colossaux.
"Des décisions importantes concernant cette affaire se prennent en l'absence du ministre titulaire", nous confie sous couvert d'anonymat un haut fonctionnaire du ministère de la Justice. "C'est comme si on profitait de la maladie de Laurent Esso pour manœuvrer en coulisses."
Pour rappel, le Cameroun ne s'était pas fait représenter lors de l'audience programmée le 28 janvier dernier à la CCI de Paris concernant ce litige. Sundance Resources avait alors indiqué dans un communiqué que "le Cameroun a décidé de ne pas payer ses avocats et experts indépendants", expliquant ainsi l'absence de représentation camerounaise lors de cette audience cruciale.
L'enjeu est de taille puisque la junior-minière australienne réclame des dommages s'élevant à 5,5 milliards de dollars (environ 3 401,6 milliards de FCFA) après s'être vue retirer le développement du projet minier de Mbalam-Nabeba, situé à cheval entre le Cameroun et le Congo, au profit de partenaires chinois.
Cette nouvelle tension entre le SGPR et le ministre délégué à la Justice intervient alors que le tribunal de la CCI devrait rendre sa décision dans les prochains mois, ce qui pourrait avoir des conséquences financières considérables pour le Cameroun en cas de condamnation.
Ni le Secrétaire Général de la Présidence, ni le ministre délégué à la Justice n'ont souhaité commenter ces informations. Le cabinet du ministre de la Justice n'a pas non plus communiqué sur l'état de santé de Laurent Esso ni sur la date prévue de son retour.