L’arrestation de Jean-Pierre Amougou Belinga ne serait que l’arbre qui cache la forêt. Cette interpellation spectaculaire de l’homme d’affaires a toutes les apparences d’un petit détail captant toute l’attention des observateurs de la scène sociopolitique pendant que se prépare un autre grand coup.
Plusieurs sources le confirment. Le ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh a tout calculé.
L’homme à la punk devrait finalement saisir sa chance pour éjecter le chef de l’Etat Paul Biya de son siège présidentiel.
C’est une bataille de clans qui aurait conduit à l’arrestation de celui qui se croyait intouchable : Jean-Pierre Amougou Belinga.
Le principal suspect dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo a passé la nuit dernière pas chez lui mais dans une cellule.
Au groupement de la gendarmerie, lui et d’autres suspects comme son collaborateur directeur général du groupe L’Anecdote Bruno Bidjang, son beau-père ancien commandant de la garde présidentielle Raymond Etoundi Nsoe ont été entendus dans le cadre de l’enquête mixte police – gendarmerie.
Pour le journaliste Michel Biem Tong qui n’est pas le seul à le croire, Ferdinand Ngoh Ngoh avance ses pions lentement mais surement : « Arrestation de Jean-Pierre Amougou Belinga et Cie : Ferdinand Ngoh Ngoh déroule son plan de conquête du pouvoir », titre-t-il une de ses publications sur les réseaux sociaux.
Pour l’homme actuellement en exil après avoir fait un tour à la prison centrale de Yaoundé, « il est clair pour les observateurs avertis de la scène politique camerounaise que Ferdinand Ngoh Ngoh convoite le pouvoir suprême et pour cela, le tout puissant secrétaire général à la présidence a mis les gros moyens en jeu. L’affaire Martinez Zogo offre l’occasion à l’homme à la punk de contrôler ».
Contrôler quoi ? Michel Tong fait la liste. « 1- les Finances publiques (neutralisation de Louis-Paul Motaze, Sylvain Mvondo, Jean-Pierre Amougou Belinga).
2- Les services secrets camerounais (arrestation du commissaire Léopold Maxime Eko Eko).
3- La sécurité rapprochée du président (publication des documents compromettants contre le général Ivo, le directeur de la sécurité présidentielle afin que Paul Biya s’en débarrasse) ».
En effet, « il est bon de se réjouir de l’arrestation de l’homme d’affaires parvenu, villageois et criminel Jean-Pierre Amougou Belinga et ses complices mais restons vigilants car derrière l’assassinat de Martinez Zogo se cache une bataille de clan au sein des Essingan, ce lobby pouvoiriste et ethno fasciste d’extraction Ekang-Beti qui contrôle l’essentiel de l’appareil de l’Etat depuis le 06 novembre 1982 », termine Michel Biem Tong.
Tous les signaux sont au vert, Ferdinand Ngoh Ngoh va probablement surprendre son entourage et ce serait imminent.
Lui qui a été si fidèle à Paul Biya pendant des années estimerait qu'il est le mieux placé pour prendre maintenant la place du "vieux lion" qui est arrivé au soir de sa carrière.
Nos sources nous confirment également un remaniement ministériel très proche dans lequel le ministre de la Justice Laurent Esso ne figurerait pas.