Démission du gouvernement et soutien à Paul Biya: Jean de Dieu Momo a pris sa décision

Ministre Momo Jean De Dieu Jean de Dieu Momo a pris sa décision

Mon, 7 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans un contexte de recomposition des alliances politiques à l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025, le ministre délégué Jean de Dieu Momo repositionne son parti comme l'allié privilégié du chef de l'État. Une déclaration qui témoigne des mutations en cours dans l'écosystème politique camerounais.

Le paysage politique camerounais connaît des réajustements significatifs à quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025. Dans ce contexte de recomposition des forces, Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice et président du Parti pour la Démocratie et le Développement du Cameroun (PADDEC), a fait une déclaration remarquée : "Le PADDEC est désormais le premier allié du Président Paul Biya".

Cette affirmation, loin d'être anodine, intervient dans un moment charnière où les équilibres politiques traditionnels sont remis en question et où de nouvelles configurations stratégiques se dessinent autour du pouvoir.

La déclaration de Jean de Dieu Momo prend tout son sens dans un environnement politique marqué par des départs notables du "cercle rapproché du pouvoir". Les noms d'Issa Tchiroma Bakary et de Bello Bouba Maïgari sont explicitement cités comme ayant quitté cette sphère d'influence proche du Président de la République.

Ces départs, particulièrement significatifs, concernent des figures longtemps considérées comme des partenaires fidèles et stratégiques du régime. Leur éloignement du cercle présidentiel ouvre mécaniquement la voie à de nouvelles configurations et à des repositionnements stratégiques de la part d'autres acteurs politiques.

Face aux interrogations que pourraient susciter ces mouvements au sein de l'appareil gouvernemental, Jean de Dieu Momo a tenu à rassurer sur la stabilité de la gouvernance actuelle. "Le Président dirige, et chacun est à sa place", a-t-il déclaré, assurant ainsi la continuité d'une gouvernance qu'il juge toujours sous contrôle malgré les turbulences récentes.

Ces "turbulences" peuvent faire référence aux récents ajustements au sein de l'appareil gouvernemental, aux dynamiques politiques qui agitent la scène nationale, ou encore aux questionnements sur la succession et la continuité du pouvoir en place.

Cette sortie médiatique de Jean de Dieu Momo intervient à quelques mois d'une présidentielle cruciale où les équilibres politiques traditionnels sont remis en question. La désignation du PADDEC comme "premier allié" pourrait indiquer une nouvelle stratégie du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, pour consolider son assise électorale.

Cette démarche pourrait également viser à projeter une image de renouvellement et de dynamisme dans le réseau d'alliances du parti présidentiel, en réponse aux critiques portant sur l'ancienneté du système et l'âge avancé de certains de ses principaux soutiens.

La revendication du statut de "premier allié" par le PADDEC soulève plusieurs questions sur la nature et la durabilité de cette alliance. S'agit-il d'un positionnement de circonstance lié à l'approche des élections, ou d'une réelle refonte des alliances stratégiques du pouvoir ?

Le PADDEC, parti créé et dirigé par Jean de Dieu Momo, n'a jamais constitué une force politique majeure sur l'échiquier camerounais. Son positionnement actuel comme "premier allié" pourrait traduire une volonté de capitaliser sur les fonctions ministérielles de son président pour accroître son influence et sa visibilité politiques.

Cette recomposition des alliances intervient dans un contexte où la candidature de Paul Biya à sa propre succession semble se dessiner plus clairement. Les récentes déclarations du Secrétaire Général à la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, confirmant officieusement cette candidature, donnent une nouvelle dimension à ces repositionnements stratégiques.

Pour le PADDEC, se positionner comme "premier allié" représente une opportunité de jouer un rôle plus important dans la campagne électorale à venir, mais aussi de négocier une place plus favorable dans l'éventuelle future configuration gouvernementale.

Les prochains mois s'annoncent déterminants pour observer l'évolution de ces réajustements et comprendre pleinement l'impact de ces nouvelles alliances sur la balance des forces politiques en vue du scrutin de 2025.

La question demeure de savoir si ces mouvements traduisent une simple adaptation tactique à l'approche des élections, ou s'ils annoncent une refonte plus profonde des alliances et des équilibres au sein du pouvoir camerounais. L'évolution de ces dynamiques constituera sans aucun doute l'un des enjeux majeurs de la période pré-électorale qui s'ouvre.

Source: www.camerounweb.com