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Détournement de fonds et justice tronquée : voici une preuve 'irréfutable' de l’échec de l’opération Epervier

ils ont été surpris que ce même outil qui leur servaient de bouclier, leur a desservi.

Mon, 26 Sep 2022 Source: www.camerounweb.com

Depuis 2012 et la disgrâce de grosses pointures de la vie politique du Cameroun, tels que l’ancien Minadt Marafa Hamidou Yaya, l’ancien Dg de la Camair Yves Michel Fotso, l’ancien Sgpr Jean-Marie Atangana Mebara, les canons classiques connus pour échapper aux griffes de la justice après forfait économique ont perdu la vitesse. Beaucoup de camerounais se sont réjouis de leur incarcération.

Car pour certains, ils étaient nombreux ces hauts commis de l’Etat qui clamaient haut et fort à qui voulaient l’entendre, qu’ils étaient immunisés contre la prévention, la punition, la coercition et la privation de liberté en cas de passibilité de crime économique. Ils se targuaient généralement, d’être au dessus des lois de la République. Mais ils ont été surpris que ce même outil qui leur servaient de bouclier, leur a desservi.

Mais un cas reflète un gout d'échec pour nos confrères de Camer.Be qui explique dans le recit ci-dessous, comment le cas Mvondo Akame, une preuve de l’échec de l’opération Epervier.

« Les rumeurs qui tournent autour de hauts fonctionnaires Beh Mengue et Mekulu Mvondo Akame sont très instructives sur l'opération Épervier et la politique de dissuasion contre la corruption au Cameroun. Ces personnalités sont jugées devant les médias et la Cour de l'opinion publique, d'une manière qui a plus à voir avec le théâtre et les acteurs, qu'avec les institutions. Fondamentalement le régime pénal et carcéral de l’Épervier semble n'avoir aucun effet dissuasif remarquable contre ce genre de cirque populaire.

Tout d'abord, nous devons reconnaître que même les voleurs fonctionnent sur la base de l'analyse coût-bénéfice et l'idée que de nombreux Camerounais soient disposés à croire que Beh Mengue et Mekulu Mvondo Akame sont coupables d'office indique qu'ils ne croient pas eux-mêmes que l'Opération Epervier ait un quelconque effet dissuasif contre la corruption.

Au fond, on parle beaucoup de personnalités «éperviables», mais il y a peu d'analyse sur ce qu'est réellement l'Opération Épervier, de comment ça marche, et encore moins pourquoi Epervier n'a-t-il aucun effet dissuasif?

Cela signifie qu'il s'agit d'un théâtre et non d'une construction institutionnelle. Et ce n'est pas un accident. Il n'est pas non plus acquis que ce soit une question de politique. Car ça reflète une autocensure profondément enracinée dans les esprits. Les Camerounais ordinaires ignorent ainsi ou font mine d'ignorer le sujet de l'Épervier parce qu'ils veulent par instinct (de survie) éviter des ennuis. Parler en profondeur d'Épervier c’est d'abord remettre en question non seulement le Président omnipotent, non seulement son traitement de la corruption réelle, non seulement la politique économique actuelle, mais aussi l'ensemble du système politique et économique au moins des 35 dernières années au Cameroun.

Penser à Épervier c’est aussi exposer la réalité d'un programme ou d'une épuration politique conçu pour mettre un terme à la vraie concurrence politique au Cameroun. C'est contester la base même du régime de Biya; et nous informer que nos vies sont littéralement dominées par un système vieillissant qui vacille - un système qui est destiné, s'il n'est pas remplacé avec doigté, à tout détruire.

Ne pas reconnaître l'opération Épervier pour ce qu'elle est s'avère également une insulte pour toutes ses victimes, et surtout une distraction délibérée envers l'urgence de leur venir en aide. Le véritable problème n'est pas tant l'indifférence de Biya par rapport à la constitution, mais la trentaine d'années de despotisme légal qui a détruit d'innombrables vies, familles, et carrières camerounaises.

Le CL2P a toujours recommandé que le Cameroun a besoin d'une agence forte et indépendante pour surveiller la corruption. Nous avons même avancé l'idée d'une commission vérité et corruption dans la perspective de l'après Paul Biya. Car malheureusement pour le moment, il n'y a pas d'institutions qui se rapprochent du travail énorme à accomplir. »

Source: www.camerounweb.com
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