Atangana Kouna est désormais un homme libre. En détention depuis 2018, l'ancien ministre de l’Eau et de l’Énergie et ancien directeur général de la CamWatera été remis en liberté. Ce dernier était poursuivi pour “détournement de derniers publics en coaction“, “complicité“ des mêmes faits, “émigration clandestine“ et de “violation des dispositions du Code des marchés public“ dans le cadre de l’opération anticorruption Épervier.
C’est en mars 2018 que Basile Atangana Kouna, par ailleurs ancien Directeur général de la CamWater a été arrêté au Nigeria avant d’être ramené à Yaoundé.
Cette libération ne fait pas l'unanimité car d'autres aussi auraient pu connaitre le même sort mais ce ne fut pas le cas. Le deux poids deux mesures refait surface dans la justice qui est déjà mis à mal depuis.
D’aucuns interrogent le fondement juridique de l’intervention jugée récurrente de la présidence de la République dans des dossiers judiciaires en cours. Des interventions révélées et dévoilées par la révolution numérique des réseaux sociaux heurtent de plein fouet une opinion publique interloquée. Me Christian Bomo Ntimbane de la Société civile des réconciliateurs, dans cette tribune suivante, explique qu’il est « considéré juridiquement et jusqu'à présent comme innocent ».
« La condition ici étant que l'affaire ne soit pas encore jugée. Ce n'est pas parce qu'une bonne partie de l’opinion publique veut voir Monsieur ATANGANA KOUNA condamné ou en prison, que la règle prévue devrait être écartée, en ce qui le concerne. La justice est aveugle. La loi est dure. » indique l'avocat.
En plus de l'avocat, le militant du MRC, Armand Noutack II est aussi remonté contre cette décision de libérer Basile Atangana Kouna et pour lui : « Si on a libéré Kouna sur hautes instructions, on doit aussi libérer les prisonniers politiques sur hautes instructions pour une cohésion sociale renouvelée. Les Camerounais doivent se parler et ils se parleront. » Allons-nous vers la libération des détenus politiques à l'instar de Bibou Nissack, Pr Alain Fogue Tadom, etc ?
Le militant du MRC n'est le seul pour qui cette libération est une pilule amère. L'indignation se lit dans les textes du lanceur d'alerte Boris Bertolt. Dans une tribune sur les réseaux sociaux, ce dernier évoque le cas Amadou Vamouke.
« Vraiment, ce soir j’ai pitié pour mon pays le Cameroun. Regardez cet homme, il s’appelle Amadou Vamouke, ancien DG de la CRTV, emprisonné à Kondengui. Jusqu’ici il n’y a aucune preuve du moindre détournement.
Cela fait 6 ans que Vamoulke est en détention provisoire. 6 ans de détention provisoire. C’est à dire voilà un monsieur qui passe 6 ans de sa vie en prison juste parce qu’il est soupçonné de détournement. Et depuis 6 ans aucun jugement.
Pendant ce temps, Basile Atangana Kouna poursuivi dans une affaire de 40 milliards Fcfa rembourse 1 milliard 200 millions Fcfa. Plus grave, il avait tenté de fuir et a été capturé par les éléments de la sécurité militaire au Nigéria.
Basile Atangana Kouna retrouve la liberté sur instruction de ceux qui ont également envoyé en prison Amadou Vamoulke.
On ne peut pas gouverner un pays avec autant de méchanceté et croire qu’il y aura la paix. Non. Le Cameroun avec ces gens ne sera plus jamais en paix. Au contraire la situation va s’empirer. Le mal va gagner du terrain. La souffrance va s’étendre. Car, c’est le Diable qui gouverne désormais le Cameroun.
Même Dieu a déjà abandonné ce pays. »