Une semaine avant son enlèvement, le journaliste Martinez Zogo partageait avec quelques intimes les informations obtenues de sources sérieuses faisant état d’un plan d’assassinat de plusieurs journalistes, lui-même y compris. Cette information minimisée à l’époque vient d’être confirmée par Reporters Sans Frontière dans son nouveau communiqué en date du 10 février 2023. L’organisation de défense des droites des journalistes établit un rapprochement entre ce plan macabre et l’homme d’affaires Amougou Belinga.
« RSF a recueilli, au cours de ces deux derniers jours, deux témoignages faisant état de menaces proférées par J.P. Amougou Belinga ou son entourage contre Martinez Zogo. Dans un enregistrement audio consulté par RSF, le journaliste s’inquiétait dès le 9 janvier – une semaine avant sa mort – d’avoir été contacté par un homme “très proche de lui”. Ce dernier lui avait signifié que l’homme d’affaires “voulait en finir avec lui” ainsi qu’avec au moins huit autres journalistes camerounais. », indique le communiqué.
Selon des sources concordantes, les journalistes en danger sont :
- Paul Chouta
- HAMAN MANA (Dp du journal Le Jour)
- Dieudonné MVENG (Patron du groupe La Météo)
- Jacques-Blaise MVIE (Dp du journal La Nouvelle)
- François OWONA (Rec du journal La Nouvelle)
- Christophe Bobiokono (Dp du journal Kalara)
- Georges Gilbert BAONGLA
Coïncidence, la quasi-totalité de ces journalistes investiguait sur des cas de détournements de deniers publics aux ministres de la finance et de l’économie. A en croire les documents en possession de Martinez Zogo, Amougou Belinga et Louis Paul Motaze étaient les principales personnalités visées par ses enquêtes. En effet le ministre dans sa grande générosité aurait fait bénéficier de manière très suspecte des milliards de Fcfa à Amougou Belinga sur les lignes 94 et 65 lorsqu’il était au ministère des finances. L’université privée ainsi que les médias d’Amougou Belinga sont également financés par l’Etat du Cameroun.
Se sentant en danger, le lanceur d’alerte et journaliste de CamerounWeb Paul Chouta avait saisi Paul Biya par une lettre ouverte pour demander plus de protection. Si le journaliste est inquiet c’est parce qu’il avait déjà été agressé à plusieurs reprises par des individues qui ont des méthodes similaires à celles des bourreaux de Martinez Zogo.