L’avocat anti-corruption rêve d’une révolution pacifique en 2018. Le candidat à la présidentielle du 07 octobre prochain, investi par le Front Populaire pour le Développement parle du Cameroun comme un bateau sans gouvernail.
Me Akere se lance dans l’arène politique dans les années 90 en occurrence comme expert juridique du Social Democratic Front (SDF). De là, il se découvrir une vocation au sein de la Société civile : la lutte contre la corruption. Ce combat qui le tient à cœur l’a finalement conduit à s’investir dans la politique, pas en tant qu’observateur mais plutôt comme acteur. Cet avocat voudrait construire une nouvelle République, un nouveau Cameroun, ici et maintenant. « Il faudra impérativement une nouvelle vision, une nouvelle énergie et par conséquent une nouvelle architecture politique, susceptible de sortir le pays de Paul Biya du gouffre du malaise socio-économique », affirme-t-il.
Dans son projet de société, Akere Muna a insisté sur une révolution. Selon lui, il faudrait un changement complet de régime : « Le système actuel pendant 60 ans a été requinqué, revu, mais ça reste celui-là qui protège les dirigeants plutôt que les citoyens. Il faut tout remettre en place », dit-il. De ce fait dans la République qu’il propose, pour être ministre, il faudrait passer par les législatives, à travers des critères (nombre de citoyen par député) bien établis. Dans les municipales, il a souhaité éradiquer les élections par liste. Les partis politiques n’y existant plus.
Sur le volet de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, Akere Muna a désigné le Cameroun comme étant un pays riche mais pauvrement gouverné. En effet, selon lui, la forme actuelle qui est l’Etat unitaire décentralisé a échoué. Le pays a besoin d’une égalité de chance. « Deux hommes qui se disputent sont deux hommes qui n’ont pas discuté », affirme l’ancien bâtonnier. Il a aussi énuméré la justice, l’éducation et la santé comme les secteurs clés de la partie anglophone. Ainsi, il souhaite que la volonté du peuple soit faite. A propos de la corruption, le fait que le président de Transperancy International se représente aujourd’hui à l’élection présidentielle du Cameroun, accentue le combat qu’il mène depuis plus de 20 ans à savoir, lutter contre la corruption. D’abord la transparence dans les rapports, puis le passage à un système électronique dans les marchés publics comme les péages. Selon lui, le système actuel doit absolument avoir une visibilité.
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Sur le plan économique, comme projets, le candidat à la présidentielle veut diminuer le taux de chômage au Cameroun. Pour les jeunes, il pense qu’une insertion de ces derniers dans les start-ups numériques, serait une importante contribution à la baisse du sous-emploi. De plus, l’Etat doit emmener les citoyens à s’impliquer dans la croissance économique de leur pays, en leur facilitant la tâche. Quant au volet monétaire, il a invité les Camerounais à ne pas faire de l’argent un problème politique. « Le Franc CFA ne doit pas se mêler dans une discussion de passion qui rappelle notre passé colonial, des injustices que nous avons subies, sinon le Cameroun va sombrer dans le syndrome Brexit », indique-t-il. Appelé à s’interroger sur le contentieux judiciaire avec sa sœur Ama Tuta Muna, Me Akere Muna dit que la famille Muna a appris à être indépendante. « Je vis de ce que je fais et j’ai des moyens pour payer et faire ce que je veux », déclare l’ancien bâtonnier. « J’ai des amis qui m’accompagnent dans mon élan. J’ai travaillé pendant 40ans dans des sociétés importantes de ce monde. Rien ne peut compromettre à mon élection », conclut-il. Certes, il a souligné qu’il vit dans une maison léguée par son feu père, mais il n’est pas entêté à cet héritage. De plus, la plainte reçue contre sa sœur cadette fait partie des droits qui sont les siens. Le reste dépendra de la justice.
A la fin de ses propos, il a promis aux Camerounais un avenir radieux : « Chers compatriotes, j’ai sillonné tout le pays et j’ai compris votre souffrance. Il nous faut un gouvernement qui s’as- sure que tout acte qu’il pose soit dans l’intérêt du citoyen. Ensemble dès novembre, nous allons changer la donne afin que nous ayons un pays dans lequel nous serons tous fiers de vivre ».