Le journaliste et directeur général de la radio Amplitude FM, Martinez Zogo a été tué. Ce qui vient rallonger la liste des hommes de média assassinés au Cameroun parce qu’ils étaient devenus trop "gênants" pour des personnalités hautement placées et qui tiennent coûte que coûte à conserver leur position doublée de leur pouvoir.
Les lignes budgétaires 57, 65 et 94, c’est tout là le problème. Martinez Zogo avait des documents et d’autres preuves qui confirmeraient que l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et plusieurs ministres dans le gouvernement actuel sont impliqués dans des affaires de détournements de fonds publics.
Il n’a pas eu le temps de les dévoiler parce qu’il a été kidnappé dans la foulée, gardée pendant plusieurs jours, torturé par des professionnels rompus à la tâche, mutilé et tué. Ce n’est que son corps dépourvu de vie et en avancée décomposition qu’on a retrouvé après dans la banlieue de Yaoundé, capitale politique du Cameroun.
L’arrestation de Jean-Pierre Amougou Belinga devait arriver d’un moment à l’autre. Beaucoup de médias l’ont même annoncée en avance.
Le très renseigné Boris Bertolt nous apprend qu’avant son arrestation lundi le 06 février 2023 dans la matinée, « le président directeur général (PDG) de Vision 4 clamait déjà son innocence à ses proches. Vendredi le 03 février 2023 au moment où tout le monde a annoncé son arrestation et sa convocation au Secrétariat d’Etat à la défense (SED), Jean-Pierre Amougou Belinga a passé la nuit chez lui ».
Donc, « quand il se lève, Amougou Belinga est informé que tout le monde annonce son arrestation. Sa famille qui s’est déplacée dans la nuit est présente. Sa femme Melissa est présente. Ainsi que Bruno Bidjang ».
Ce n’est pas tout : « Boney Philippe est également présent. Lui il a passé la nuit sur place. Dès qu’il a appris les rumeurs sur la convocation et l’arrestation de son patron, il a rappliqué au Implexe BEAC à Yaoundé chez son patron ».
Boris Bertolt indique surtout que le 03 février 2023 dernier, « quand il descend de sa chambre, il lance à ceux qui sont présents "s’ils veulent m’arrêter qu’ils viennent m’arrêter. Eux-mêmes savent qui a tué Martinez Zogo" ».
Qu’entend Jean-Pierre Amougou Belinga par « eux-mêmes savent qui a tué Martinez Zogo » ? On n’a pas besoin de chercher longtemps pour se rendre compte que cela veut dire que ceux-là mêmes qui veulent l’arrêter ne sont pas irréprochables.
Ils sauraient que Belinga (si sa culpabilité est prouvée) a agi avec des complices. Justin Danwe aurait déjà donné le nom de Laurent Esso justement.