Film inédit : nouvelles révélations de Boris Bertolt sur l'assassinat de Martinez Zogo

Il expose une thèse assez différente de celle évoquée par les différentes versions connues

Fri, 10 Mar 2023 Source: www.camerounweb.com

Le lanceur d'alerte Boris Bertolt a fait de grosses révélations sur les contours de l'assassinat de Martinez Zogo. En effet, dans un long texte digne d'un scénario de film hollywoodien, il expose une thèse assez différente de celle évoquée par les différentes versions connues à ce jour. Beaucoup d'éléments de la version de Boris Bertolt contredit largement les versions des avocats de l'accusation, les versions des médias nationaux et internationaux, etc.

Camerounweb vous propose l'intégralité du texte de Boris Bertolt. Lecture.

« Dans les premières informations obtenues jusqu’ici autour de l’enlèvement de la torture et de l’assassinat de Martinez Zogo, l’on ne sait toujours pas ce qui s’est passé les heures qui précèdent la disparition du journaliste et chef de Chaine d’Amplitude FM. Mais les langues commencent à se délier.

L’on sait aujourd’hui que depuis le mois de décembre 2022, Martinez Zogo est entré en possession d’une première partie de documents mettant en cause l’homme d’affaires, Jean Pierre Amougou Belinga dans Les lignes 94. C’est à ce moment qu’il prend attache avec certains journalistes avec lesquels il partage certaines informations. Dès le 28 décembre 2022, il souhaite que les documents soient publiés sur les réseaux sociaux.

En début d’année, deux gendarmes dont on ne connaît pas encore l’identité sont affectés à la sécurité de Martinez Zogo par le SED. Ces derniers ont pour mission d’assurer sa protection partout et tous les jours jusqu’à ce qu’il retourne à son domicile.

Martinez Zogo va dénoncer pendant plusieurs jours l’implication de Jean Pierre Amougou Belinga dans Les lignes 94 et 65. Les jours qui précèdent sa disparition, il fait savoir que le zomloa des zomloa veut le tuer.

SERGE MICHAEL ABENA

Le 17 janvier 2022, jour de l’enlèvement, Martinez Zogo fait une nouvelle émission à amplitude FM annonçant des révélations exclusives sur ce qu’il prétend être le pillage des lignes 94, 65 et 57. Il met en cause ouvertement Jean Pierre Amougou Belinga et Le patron de La direction de La sécurité présidentielle, Ivo Descencio. Puis, quand il finit l’émission, il contacte certains journalistes et leur donne rendez-vous en fin d’après-midi.

Aux alentours de 17h, Martinez Zogo arrive à Mobil Omnusport où il avait ses habitudes et s’installe dans un bar où il rejoint d’autres journalistes. Parmi les journalistes que Martinez Zogo rencontre, figure le journaliste Serge Michael Abena à qui il remet 100 000 FCFA pour la UNE de son journal LA CIBLE qui doit paraître le lendemain. Il promet de lui donner le reste d’argent à condition qu’il titre sur les lignes 94, 65 et 57. Martinez Zogo remet également à Serge Michaël Abena cette photo de lui pour illustration. La photo en question où il a le doigt sur la bouche a été prise à Amplitude FM. Martinez n’aimait pas beaucoup les photos.

Après Serge Michael Abena, Martinez Zogo rencontre une autre personne. Ils se sont déjà vus à plusieurs reprises sur l’affaire des lignes. Ils vont discuter ensemble dans la voiture de Martinez Zogo. A l’abri des regards indiscrets. Martinez Zogo présente à cette personne des documents qu’il a déjà pris la peine de photocopier. L’échange dure près de trente minutes et cette personne lui dit avant de se mêler à l’affaire : « Zogo ma part c’est combien? ». Martinez Zogo lui dit qu’il n’y a pas de problèmes et qu’ils se verront le lendemain. Ils vont rejoindre les autres.

ESSOS

Cependant, à leur retour, les gendarmes ne sont plus là. L’interlocuteur de Martinez Zogo, rentre chez lui. Martinez Zogo reste à la Mobil Omnisports jusqu’aux alentours de 20h30 et fait savoir qu’il a une source qui doit lui remettre des documents et « les choses» avant de rentrer chez lui.

Martinez Zogo quitte donc seul Mobil Omnisports sans les deux gendarmes et prend la direction d’Essos. On ne le reverra plus. Jusqu’à ce que son corps soit retrouvé dimanche et transporté à la morgue de l’hôpital central.

À la morgue comme par hasard, les deux gendarmes s’y trouvent. A la question de savoir pourquoi ils ont abandonné Martinez Zogo, ils diront: « On avait quelque chose à faire à Tsinga. On lui a dit il a accepté qu’on parte et il devait nous faire signe au moment où il quittait le bar. Mais il ne l’a pas fait ».

1) Qui sont ces gendarmes en civils?

2) Où étaient ces deux gendarmes ?

3) Qui Martinez Zogo allait voir à Essos ?

4) Pourquoi la commission mixte prescrite par le chef de l’Etat ne s’est pas intéressée à ces gendarmes et à ce fameux contact à Essos dont les téléphones de Martinez Zogo peuvent permettre l’identification ?

Boris Bertolt »

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