Comme annoncé et aux dernières nouvelles, le milliardaire Jean Pierre Amougou Belinga et ses camarades d’infortune ont été amené ce mardi au tribunal militaire de Yaoundé dans l’affaire sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. La fin de la partie d’annonce déjà. C’est la partie judiciaire de l’enquête qui s’ouvre.
Valère Beassala l’annonçait. « On n’a pas besoin de chercher un seul visage. Parfois les visages que vous voyez dans un crime ne sont rien d’autres que des faire-valoir. Ils ne sont rien d’autres que des portes qui vous permettent de voir enfin d’autres portes. C’est pour cela que l’enquête en cours, l’enquête administrative est achevée en fin de weekend dernier et tout ce qui se passe maintenant ce sont les préparatifs à la phase judicaire. C’est à dire qu’il était question à la première semaine où le président a instruit l’affaire, que l’Etat fasse le point de sa propre machine, de sa propre machine institutionnelle. C’est-à-dire que c’est une question que l’Etat sache que qui dans la machine est de connivence ou non avec ce qui se passe, ce qui s’est passé ou avec des agents qui sont soupçonnés dans ce qui s’est passé », a-t-il déclaré.Pour Valère Beassala, cette enquête administrative va permettre à l’Etat de faire un premier nettoyage dans sa propre machine afin de s’assurer qu’une fois la machine qu’enquête judiciaire sera engagée, qu’il n’y ait pas de couac.
Avec leur déferrement devant le tribunal militaire les prévenus seront manifestement inculpés des crimes d’assassinat. Dans la foulée, ces personnes pourraient faire l’objet d’un mandat de dépôt à la prison civile de Kondengui.
Pour le moment, rien n’est décidé. L’ambiance est lourde actuellement au niveau du tribunal militaire de Yaoundé.
CONFIDENTIEL : le tribunal militaire mis en selle, Amougou Belinga risque plus de 20 ans d’emprisonnement
Le mode opératoire utilisé dans l’assassinat de Martinez Zogo ne laisse place à aucun doute. Cet acte crapuleux d’un autre âge a été effectué par des professionnels dévoués à la tâche. Tout semble indiqué au regard des dernières informations qu’il s’agirait d’un commando composé d’éléments de la redoutable Direction générale de la recherche extérieure (DGRE). D’ailleurs, une
plus d’une vingtaine de membres de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) ont été arrêtés ces derniers jours à Yaoundé, la capitale du Cameroun, en lien avec l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, dont le corps mutilé a été retrouvé dimanche 22 janvier. « Ces arrestations, qui ont permis de recueillir des dépositions sidérantes, interviennent dans une ambiance de guerre de succession, voire de déstabilisation majeure du régime du président Paul Biya, qui aura 90 ans dans quelques jours », a confirmé RSF.
A cette étape de l’enquête, il est clair que ce crime est effectué par des militaires manifestement sous l’instigation de civiles. Selon nos indiscrétions, le dossier serait presque bouclé avec les dernières arrestations. On apprend d’ailleurs que les éléments recueillis dans l’enquête préliminaire seront transmis au tribunal militaire qui va suivre le dossier et procéder le cas échant à un jugement des présumés auteurs de ce assassinat qui bénéficient pour l’instant encore du sacrosaint principe de la présomption d’innocence. Mais pour le moment rien n’est encore joué.
Le tribunal militaire est une juridiction spécialisée dont la mission consiste à connaître les infractions commises par les militaires et les autres corps assimilés dans l'exercice de leur fonction. Ils seront déférés sans doute au tribunal militaire de Yaoundé.
L’on se rappelle que c’est devant ce tribunal que plusieurs militants du MRC ont été déférés puis lourdement condamnés. Rassemblement, de lourdes condamnations allant jusqu’à même 20 ans de réclusion criminelle si le tribunal parvient à établir la culpabilité de ces prévenus.