Gouvernement imminent: Paul Biya saisit

Membres Du Gouvernement Du Cameroun Image illustrative

Mon, 10 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans un coup de gueule qui ne passe pas inaperçu, Jean Bruno Tagne s'en est pris vertement à l'idée d'un « gouvernement d'union nationale », dont les rumeurs circulent dans les milieux politiques camerounais depuis la réélection de Paul Biya. Pour l'analyste politique, cette option serait non seulement inutile, mais révélatrice d'un malaise profond.

Jean Bruno Tagne pose d'emblée la question qui fâche : « Quelle est la pertinence d'un gouvernement dit "d'union nationale", dont on entend tant parler, lorsqu'on prétend avoir remporté l'élection présidentielle ? »

Selon lui, recourir à une telle formule après avoir officiellement gagné les élections n'aurait aucun sens logique et constituerait même un aveu d'échec ou de fragilité du pouvoir.

L'analyste ne mâche pas ses mots et va plus loin dans son analyse : « En réalité, ce serait un aveu clair que les résultats proclamés par Clément Atangana sont totalement artificiels, et qu'on cherche à s'entourer de quelques alliés de circonstance pour légitimer la forfaiture. »

Cette déclaration fait directement référence aux résultats annoncés par le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, qui avait proclamé la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des suffrages. En suggérant qu'un gouvernement d'union nationale servirait à « légitimer la forfaiture », Jean Bruno Tagne met en doute la sincérité du scrutin.

Pour le polémiste, la logique est implacable : « Quand on a vraiment gagné avec un score aussi confortable, on gouverne. On met en œuvre le programme que l'on a défendu pendant la campagne. »

Cette position rejoint celle de plusieurs observateurs qui estiment qu'un gouvernement d'union nationale ne se justifie généralement qu'en cas de crise majeure, de score électoral très serré nécessitant un consensus national, ou d'une contestation importante des résultats.

« Au travail. Les Camerounais vous regardent »

Cette sortie intervient dans un contexte où le président Paul Biya n'a pas encore annoncé la composition de son nouveau gouvernement, plusieurs semaines après sa prestation de serment. Les spéculations vont bon train sur l'architecture du futur exécutif et sur les éventuelles ouvertures vers l'opposition.

La question reste posée : le chef de l'État optera-t-il pour un gouvernement classique reflétant sa victoire électorale, ou cèdera-t-il aux pressions pour constituer un gouvernement élargi incluant des personnalités de l'opposition ? Les prochains jours devraient apporter des réponses à cette interrogation qui agite la classe politique camerounaise.

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