Grève: comment le préfet a ramené les enseignants dans les salles de classe à Kribi

Entrée du lycée bilingue de Kribi

Thu, 17 Mar 2022 Source: Mutations n° 5542

Les cours auraient repris dans des établissements à Kribi. Le préfet de l’Océan a, selon le journal Mutations, réussi a convaincre les enseignants en grève, de reprendre les cours.

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Grâce aux mots rassurants et réconfortants qu’il a su employer, le préfet de l’Océan a gagné l’assentiment des seigneurs de la craie dont la grande majorité a repris les cours.

Reprise salutaire des cours dans les lycées de la première ville balnéaire de l’Océan. Le patron administratif de ce département, Nouhou Bello, a su user de tact et de diplomatie pour ramener les seigneurs de la craie dans les salles de classe. Ce mardi 15 mars, un tour au sein de ces différents établissements scolaires secondaires du service public fait constater que 80% des enseignants ont dispensé des cours. Les fiches de présence effectives et les statistiques sont disponibles à la délégation départementale du ministère des Enseignements secondaires (Minesec) de l’Océan. Cela était impossible quelques jours plus tôt, jusqu’à ce le préfet de l’Océan et ses collaborateurs dont les sous-préfets d’arrondissement ainsi que le délégué départemental du Minesec de l’Océan, Jean Maurice Noah, ne procèdent la veille, à des descentes au sein de chacun des établissements pour échanger en toute convivialité avec les observateurs de la grève.

L’objectif était de leur répercuter les mesures prises par le gouvernement en vue d’apporter une réponse à leurs préoccupations. « Le chef de l’Etat a bien voulu écouter les doléances des enseignants et a donné des instructions pour que des mesures soient prises pour résoudre un certain nombre de problèmes. Il était donc de bon ton que ce jour (lundi 14 mars ndlr) nous puissions nous rendre sur le terrain pour leur apporter le réconfort et les assurances du chef de l’Etat, et les amener à reprendre les cours » a déclaré Nouhou Bello.

Au Lycée bilingue de Kribi, le proviseur Zamedjo Larmahi, bien qu’exhortant ses pairs à se ressaisir, reste tout de même soucieux de leur situation. « Bien avant que le chef de l’Etat n’instruise ces mesures, j’appelais déjà mes collaborateurs à faire preuve de patience et à faire confiance à l’Etat qui sait que leurs revendications sont fondées. En même temps il faut dire qu’il n’est pas du tout facile de ramener à de meilleurs sentiments des gens qui ont le même grade que vous, mais qui depuis des années ne touchent que les 2/3 de leur salaire, qui n’ont pas d’avancement et qui sont privés de certaines primes » compatit le Pleg hors échelle.

Notons que l’épicentre de la grève dans le chef-lieu du département de l’Océan se situait au lycée de Grand Batanga. Là-bas, jusqu’à lundi dernier, les cours étaient totalement arrêtés. La plupart des enseignants n’y allaient même plus. L’autorité administrative qui a ouvert un dialogue décèle un sentiment partagé entre doutes et appréhensions. « Nous avons échangé avec eux et les avons mis en confiance. Mais ils sont encore réticents, prétextant que par le passé des promesses leur avaient été faites sans être réalisées. Mais ils doivent savoir que l’Etat ne ment pas » rassure Bertrand Foe Ndono, sous-préfet de l’arrondissement de Kribi 1er.

Pour sa part, le préfet de l’Océan Nouhou Bello se félicite de la volonté générale de reprise des cours dans sa circonscription administrative. « Ce que nous pouvons dire c’est que dans l’ensemble il y a une volonté manifeste de reprendre les cours. La majorité l’a fait. Une minorité traîne encore le pas. Mais nous pensons que d’ici vendredi, surtout avec l’effectivité des mesures mises en place, tout reviendra à la normale à Kribi » pense l’administrateur civil principal.

Source: Mutations n° 5542
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