Une nouvelle tension politique se manifeste à Monatélé, où le conseiller municipal Léon Theiller ONANA se retrouve au cœur d'une controverse administrative qui pourrait dissimuler des enjeux politiques plus larges.
Le conseiller municipal de Monatélé, qui a récemment fait parler de lui en saisissant le tribunal en référé pour exiger la convocation d'un congrès ordinaire du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), vient de recevoir une demande d'explication formelle de la part du maire.
Dans sa correspondance, l'édile reproche à ONANA ses absences répétées lors des sessions du conseil municipal. Le maire s'appuie sur l'article 188, alinéa 1, du Code général des collectivités territoriales décentralisées, considérant ce comportement comme une violation des engagements pris par le conseiller en début de mandat.
Dans sa réponse, Léon Theiller ONANA conteste fermement les accusations. Il invoque l'article 32 du même code qui stipule : "La convocation du conseil municipal doit être adressée aux conseillers municipaux au moins 15 jours avant la date de sa tenue, délai pouvant être ramené à 3 jours en cas d'urgence."
Selon ses déclarations, il n'aurait jamais reçu de convocation par quelque moyen que ce soit. Il précise que ses rares présences aux sessions étaient uniquement le fruit de démarches personnelles pour se tenir informé.
Le conseiller rappelle également qu'une mission lui a été confiée depuis le 17 juin 2022, consistant à rechercher des partenaires étrangers pour contribuer au développement de Monatélé. Une tâche qu'il affirme poursuivre activement, assumant personnellement tous les frais afférents.
La conclusion de sa réponse prend un ton nettement plus conflictuel. ONANA suggère que cette mise en cause pourrait cacher des motivations politiques, allant jusqu'à évoquer des risques pour sa carrière, voire pour sa sécurité personnelle. "Si vous avez choisi d'être la main par laquelle passera ma mort politique ou même mon élimination physique, alors allez jusqu'au bout", écrit-il au maire.
Dans une comparaison qui ne manquera pas de faire réagir, il évoque le cas du Premier ministre sénégalais Ousmane SONKO, rappelant "les pressions politiques barbares" que ce dernier aurait subies.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte politique tendu, alors que le procès concernant la légalité de la direction actuelle du RDPC s'ouvre ce 10 avril au Tribunal de première instance du Mfoundi. Une procédure initiée par Léon Theiller ONANA lui-même, ce qui pourrait expliquer les tensions accrues avec sa hiérarchie communale.
Ces développements illustrent les dynamiques complexes de la politique locale camerounaise, où les questions administratives peuvent rapidement prendre une dimension politique nationale.