L’annonce de l’arrivée d’Emmanuel Macron au Cameroun durant ce mois de juillet a été l’occasion pour une partie de la presse française de commenter l’actualité au pays de Paul Biya. Le chaîne indépendante « Le Média » n’ a pas été tendre avec le président octogénaire.
Analysant le voyage de Macron, le haut fonctionnaire français et romancier Thomas Dietrich, a décrit la situation dans laquelle vivent actuellement les Camerounais. Le pays n’est visiblement plus gouverné. Tout se passe au Cameroun comme si tout le monde attend la mort de Pau Biya pour passer à autre chose.
« Pour le Cameroun, c'est plus compliqué. On a un président qui en place depuis 40 ans. Paul Biya a au moins 89 ans et règne sur ce pays d'une main de fer. Le vit complètement dans l'attente de la mort de Biya. C'est le signe de la déstabilisation du pays parce qu'il y a des problèmes au Nord avec les incursions des groupes terroristes Boko Haram. On sait qu'il y a des problèmes au Nord-Ouest et au Sud-Ouest », explique-t-il.
Plusieurs faits corroborent l’analyse de l’écrivain. De plus en plus absent, le Cameroun semble être dirigé désormais par le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh. Celui donne des ordres à tout le gouvernement y compris le premier ministre Joseph Dion Ngute. Il distribue des notes au mauvais élèves et n’hésite pas à humilier ceux qui tentent de remettre en cause sa légitimité.
Certains analystes de la vie politique camerounaise estiment que la visite d’Emmanuel Macron est un défi supplémentaire pour le président camerounais. Ils sont nombreux à penser que le chef de l’Etat ne pourra pas supporter, les contraintes d’une telle activité compte tenu de sa santé de plus en plus fragile.
« Pour participer à la dernière célébration de la fête de l’Unité national, Paul Biya a dû effectuer une visite d’une semaine en Suisse pour se faire soigner. C’est en tous cas ce que la presse genevoise avait annoncé. Si l’arrivée du président français Emmanuel Macron est confirmée, Paul Biya sera à nouveau contraint de retourner en Suisse. Le plateau technique de la présidence de la République ne répondrait pas aux attentes du chef de l’Etat pour de pareilles situations », révèle un baron du régime Biya.
Pourquoi le Cameroun
Selon des indiscrétions, Paris ne veut pas perdre son influence en Afrique centrale. Rejetée en République centrafricaine, contestée au Tchad, la France a besoin d’un allié puissant dans cette partie de l’Afrique. Macron qui ne file pas le parfait amour avec le président octogénaire dont il n’apprécie pas forcément certaines de ses méthodes, sera désormais contraint de renforcer sa collaboration avec lui.