Le samedi passé, une scène spectaculaire s’est produite à Bertoua. Comme le raconte N’zui Manto, des cris stridents déchirent le quartier. Des femmes, affolées, pagne aux reins courent vers un puits de 27 mètres au fond duquel raisonnent maigrement les cris de détresse d’un enfant de 3 ans. Le récit du lanceur d’alerte.
C’est l’horreur absolue. Joints au téléphone, pompiers et gendarmes promettent d’être là. Le temps presse et l’enfant piégé dans le trou infernal semble ne plus tenir. La maman du gamin Aboubacar, couchée dans la poussière, prie le Seigneur de la prendre aux côtés de son enfant dont les cris appelant au secours se sont tus.
Les hommes assistent à la scène impuissants. Ils se lorgnent les uns et les autres et personne n’est prêt à enfiler le costume de superman qui, pour certains, pourrait les mener auprès de leurs ancêtres. Tchouaffa Song Bosco en fonction à l’hôpital régional de Bertoua ignore la peur qui tétanise ses compères et se jette dans les abysses du puits. Tel un but assassin à la cuvette de Mfandena éliminant le Cameroun d’une participation au Mondial, le quartier crie de terreur.
L’homme disparaît au fond du puits. Il s’écoule quelques secondes de silence qui s’éternisent plusieurs minutes puis, des mains salvatrices émergent de la profondeur du trou exhibant vers le ciel l’enfant miraculé. La tragédie d’il y a quelques instants se conclue en apothéose.
L’homme et l’enfant regagnent la surface, la terre ferme, sont pris en charge par les pompiers arrivés comme promis. Mme Raïssa Mballa et M. Youba, parents de l’enfant, n’auront que des louanges à l’égard de Tchouaffa Song Bosco.